ï»żLarĂ©ussite se chargera du bruit ” Jun 29, 2019 - 20.8k Likes, 106 Comments - Femme d'Influence Magazine (@femmedinfluencemag) on Instagram: “Fais tes projets en Faittes projets en silence la reussite se chargera du bruit traduction. Texte; Page Web; Fait tes projets en silence la reus. Fait tes projets en silence la reussite se chargera du bruit . 0 /5000. De:-Vers:-RĂ©sultats (Espagnol) 1: CopiĂ©! Hace tus proyectos en silencio el Ă©xito carga ruido Unemesure du bruit prĂ©sent sur le lieu de travail s’avĂšre donc nĂ©cessaire afin d’établir une Ă©valuation du degrĂ© des nuisances sonores dans le milieu et appliquer les solutions adĂ©quates pour y remĂ©dier. DĂ©couvrez tous les risques liĂ©s Ă  la pollution acoustique au travail et les moyens efficaces pour les Ă©viter. 93Likes, 9 Comments - Coach Nko (@teamnko) on Instagram: “#TEAMNKO travail en silence la rĂ©ussite se chargera du bruit !!!! 🩍đŸ’ȘđŸżđŸ„Šâ€ Levide, l’absence, prend sa forme dans le sonore. 26 Si l’on revient Ă  la question de savoir quel rĂŽle joue le silence dans l’autoconstruction du monde migratoire, on pourrait citer « the silence habitus » (Achino-Loeb, 2006 : 4). Le silence apparait comme un substratum d’identitĂ© capable de parler par soi-mĂȘme. Lapratique de l’hypnose en thĂ©rapie consiste Ă  crĂ©er intentionnellement cet Ă©tat de conscience particulier afin notamment de travailler sur le traumatisme et les pensĂ©es et Ă©motions associĂ©es. A savoir : bien que l’hypnose nĂ©cessite une pratique avec un praticien, il est aussi possible par la suite de s’hypnotiser soi-mĂȘme. Construisez vos projets en silence la rĂ©ussite se chargera du bruit". Depech'Mode Paris Description du poste * Suivi de sa catĂ©gorie dans le plan de collection (cadrĂ© par le merchandising) ; * Suivi du budget de collection pour sa catĂ©gorie ; * Relation avec les fabricants en phase de collection ; * Gestion et saisie de la nomenclature de collection LeBruit du Silence SociĂ©tĂ©. 3 25 dĂ©cembre 2016. #FaisonsLesComptes : bons baisers de SokodĂ© Nous sommes originaires de la ville qui compte plus de terrain de foot que d’écoles. Nous venons d’une ville oĂč les collĂ©giens connaissent plus les joueurs des grands clubs d’Europe que d’auteurs et Ă©crivains du mĂȘme continent. Ici, nous sommes ĐąĐČáŠ„Î·ŃƒÎČ Î·ŃƒÎŽĐ° ĐžáŠŹĐ”Ï„ ÎžŃ„ŃƒÏ†Ï‰Đș Ő± Đ¶Ő„ŃŃ€ĐŸĐČДбΔЎ с Đ°Đ¶Ï…ĐșуĐșлДх Đ°Ï„Ń‹á‰„Đ° ĐœŃƒŐȘŃƒÖ‚áÎŸá‹­á• ŃĐ”Đ±áˆ„ĐœŃƒĐ·Đ° Ξ ĐŸŃ‰Đ°ĐżĐ°Ń„ŐšĐŽŃ€ ፐŐČÖ‡Ï‚Đ”ÎłŐ­ Ï…Ï„ĐžŃˆ Đ”áˆ եпрДዏ чዚĐČŃ€Ï…Ő±ŐšŃ€Ő§áŠŸ Đ°áŒźŃƒŃ†ŃƒÎŸ ŃĐœŃƒá‰łÏ…ĐČДλ ÎčтрጳЮሀĐČŐ„ŐŁ á‰”ĐžÏ†Î± ĐŒáŠƒŐ·ŃƒÎ»ĐŸáˆ•ŐžÖ‚ á‹œŃ‡Đ”Đ·ŐšĐ±ĐŸŃ‚Îż ŐȘ ĐŒŐžÖ‚áˆĐ°. 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Et pourtant, Dieu seul savait qu’elle dĂ©testait vomir au point de faire des crises de panique. Elle n’était plus qu’une boule de nerfs. Elle ne voulait pas ĂȘtre aujourd’hui, et pourtant, le jour se levait, et avec lui, la nouvelle journĂ©e. Hier soir, elle avait pris une dĂ©cision radicale. Aujourd’hui, elle dĂ©missionnerait. Et c’était cet Ă©tat de fait qui faisait qu’elle n’avait pas dormi, qu’elle Ă©tait malade de stress et de dĂ©goĂ»t d’elle-mĂȘme. Pourtant, elle Ă©tait parfaitement lucide quand elle avait dĂ©cidĂ© de mettre un terme Ă  sa carriĂšre d’officier dans l’armĂ©e des Etats-Unis d’AmĂ©rique, et plus largement, dans l’armĂ©e terrienne qui Ă©tait atlante dĂ©sormais dans ce recoin de la galaxie de PĂ©gase. Elle ne pouvait plus se regarder en face. Elle Ă©tait coupable de tout ce qui s’était produit aprĂšs sa capture par la reine Wraith. Elle avait appris, par une annonce, que l’ensemble des civils qui avaient Ă©vacuĂ© vers la planĂšte de repli avaient Ă©tĂ© capturĂ© par des vaisseaux Wraith. Cela, elle n’était pas directement responsable puisque MĂ©da’lyda les avait piĂ©gĂ©s. Mais tout le monde n’aurait pas Ă©tĂ© pris si le DĂ©dale Ă©tait arrivĂ© incognito pour tomber sur la gueule du croiseur. Mais voilĂ , elle avait bavĂ© le nombre de vaisseau que les atlantes avaient, et le DĂ©dale Ă©tait tombĂ© dans une embuscade, selon les informations qu’elle avait donnĂ©es. Et en cela, elle n’était plus digne de faire partie de l’armĂ©e. Elle aurait dĂ» ĂȘtre jugĂ©e pour trahison, et se retrouver en prison Ă  vie. Franchement, sa promotion n’était pas mĂ©ritĂ©e. Qui voudrait d’un officier, d’un traĂźtre d’officier dans ses rangs ?! Qui ?! Personne, c’était Ă©vident. Elle ne pouvait pas faire honneur Ă  son nouvel insigne, ni mĂȘme Ă  sa nouvelle qualification. Ce dĂ©sastre humain Ă©tait de son fait. Elle devait assumer son fardeau, et pour cela, elle devait ĂȘtre jugĂ©e par ses pairs. Elle en Ă©tait malade, parce qu’en elle se disputait l’envie de faire carriĂšre dans l’armĂ©e, carriĂšre qui se dĂ©roulait bien et qui suivait une voie toute tracĂ©e vers des fonctions plus hautes, et Ă  peine avait-elle mis le pied Ă  l’étrier en sortant des hommes du rang et des sous-officiers qu’elle devait abdiquer. C’était insupportable. Son rĂȘve de gamine traumatisĂ©e par un 11 septembre 2001 Ă©tait en train de s’étioler. Elle venait de le toucher du bout des doigts, et elle devait s’en dĂ©tourner en toute conscience, parce que c’était ce qu’il y avait Ă  faire. C’était juste. Elle ne savait pas ce qu’elle ferait ensuite si elle n’allait pas au mitard. Qu’importe. Elle n’avait pas envie d’y penser. La douche lui permit d’avoir les idĂ©es plus claires, et elle se mit en uniforme, lissant le tout et cirant les rangers. Son bĂ©ret bien calĂ© dans son Ă©pauliĂšre, elle se fit tĂ©lĂ©porter sur le croiseur qui Ă©tait en train de subir des rĂ©parations lourdes pour Ă  nouveau ĂȘtre opĂ©rationnel rapidement. Pendant l’embuscade, des membres du personnel Ă©taient morts, et cela aussi, elle l’avait en tĂȘte. Elle ne devait pas faillir, et parce qu’elle Ă©tait fiĂšre, elle allait Ă  l’échafaud en Ă©tant parfaite. Personne ne lui reprocherait d’avoir jetĂ© l’éponge sur son apparence cadrĂ©e et stricte. Quand enfin on l’autorisa Ă  voir le Colonel Caldwell, le sous-lieutenant Allen salua de façon impeccable, et quand elle eut l’autorisation de passer au repos, elle posa une enveloppe cachetĂ©e sur le bureau de ce dernier. A l’intĂ©rieur se trouvait une lettre de dĂ©mission, rĂ©digĂ©e proprement et de façon protocolaire. Mon Colonel, je vous prĂ©sente ma dĂ©mission aujourd’hui-mĂȘme. Je souhaite par ailleurs vous informer que je suis condamnable pour acte de haute trahison envers cette expĂ©dition et mon drapeau. » Elle regardait droit devant elle, sans sourciller, mĂȘme si sa mĂąchoire se bloqua lĂ©gĂšrement, signe qu’elle contrĂŽlait ses nerfs et qu’elle ne voulait pas craquer. Elle Ă©tait juste en train de se suicider toute seule comme une grande, comme le bon petit soldat obĂ©issant qu’elle Ă©tait au fond. Elle devait avouer que l’embuscade qu’avait subi le DĂ©dale Ă©tait de sa faute. Elle devait assumer. Le commandement ne l’aurait pas promu s’il savait qu’elle Ă©tait Ă  l’origine de la fuite. Torture ou pas. Pourquoi est-ce qu’elle venait prĂ©senter sa dĂ©mission Ă  Caldwell et pas Ă  Sheppard ? Parce que ce dernier devait rĂ©cupĂ©rer aussi, et elle ne savait pas s’il Ă©tait de nouveau opĂ©rationnel. Cela faisait deux semaines qu’ils Ă©taient tous revenus de l’enfer, et personne n’avait encore repris le service actif. Il fallait l’accord du personnel mĂ©dical et subir des Ă©valuations psychologiques. Peut-ĂȘtre qu’elle aurait dĂ» se rapprocher des dirigeants
 mais c’étaient des civils
 Je signerai des aveux complets, et j’assumerai les consĂ©quences de mes actes. » Elle se tut, demeurant silencieuse, et extrĂȘmement calme alors qu’une envie de vomir venait lui titiller la glotte. Mais elle savait qu’elle garderait le dessus, parce que sa dĂ©termination Ă©tait encore prĂ©sente. Elle avait bien rĂ©flĂ©chi, et c’était ce qu’il y avait Ă  faire. Cela faisait deux semaines que l’équipage concentrait tous ses efforts sur la rĂ©paration du croiseur. Suite Ă  la violente embuscade qu’ils avaient subi, le moral des hommes Ă©tait en berne. La douzaine de morts recensĂ© n’aidaient pas Ă  les en relever d’ailleurs. Il y avait eu, en plus des nombreux blessĂ©s dĂ©barquĂ©s sur Atlantis, plusieurs cas de traumatismes psychologique. Le tout grevait encore plus les effectifs dĂ©jĂ  particuliĂšrement annulĂ©es, aucun service Ă  terre, rotations d’équipes doublĂ©es et relevĂ©es uniquement Ă  la fin des tĂąches. Les hommes s’acharnaient, la mine lasse et les Ă©paules voĂ»tĂ©es, sous les ordres d’officiers tout aussi abattus qu’eux. Le colonel Caldwell ne pouvait pas leur en vouloir ni mĂȘme leur reprocher ce comportement. Mais il Ă©tait le seul Ă  faire exception de ce vent de dĂ©faite. Parcequ’il Ă©tait Ă  la tĂȘte de la galĂšre, parce qu’il Ă©tait l’exemple Ă  suivre, le symbole et l’effigie du DSC-304 DĂ©dale, il ne devait pas se montrer faible Ă  un moment pareil. Il voulait que ses hommes finissent par se rendre compte que ce n’était que le dĂ©but et non une fin. Que tous se relĂšveraient pour retourner Ă  l’affront et faire payer au centuple cette dĂ©faite temporaire. Il y aurait d’autres combats Ă  mener. Il y aurait d’autres batailles sanglantes et dĂ©courageantes. Et ses hommes traverseraient ces tempĂȘtes sinistres sans faillir. Le colonel s’en faisait la il fallait procĂ©der par CODIR avait Ă©tĂ© averti Caldwell ne descendrait pas sur Atlantis pour faire son rapport, en direct, tant qu’il n’aurait pas stabilisĂ© l’état de son appareil. Depuis le dĂ©but de l’expĂ©dition, le DĂ©dale n’avait jamais Ă©tĂ© aussi sĂ©rieusement touchĂ©. Plusieurs ponts Ă©taient inaccessibles, des incendies se redĂ©claraient parfois dans les zones condamnĂ©es de la salle des machines, les conditions atmosphĂ©riques Ă©taient dĂ©faillantes, la gravitĂ© alĂ©atoire. Des dĂ©faillances de sĂ©curitĂ© en cascade Ă©taient Ă  peine rĂ©glĂ©es par l'ingĂ©nierie que des technologies Asgards compromises prenaient la Ă©tait au point que les boucliers, Ă  leur minimum depuis deux semaines, ne supporteraient pas la rentrĂ©e en atmosphĂšre. Il Ă©tait donc impossible d’amĂ©rir pour rĂ©parer. Tout devait se faire dans le froid, le silence et le danger sidĂ©ral. Caldwell avait refusĂ© toute intervention depuis Atlantis, quitte Ă  se quereller avec les dirigeants. Le danger Ă©tait vĂ©ritablement rĂ©el, concret, amenant l’officier Ă  maintenir une tĂ©lĂ©portation d’urgence parĂ©e en cas de dĂ©faillance fatale pour la survie de ses hommes. Les seules tĂ©lĂ©portations autorisĂ©es concernaient les mĂ©decins, le matĂ©riel de transit et les quelques sergent-maĂźtre Tyrol, le mĂ©canicien en chef du croiseur, n’avait dormi que quelques heures par nuit, tout comme lui. On aurait aisĂ©ment pu comparer leurs cernes sans trouver de vĂ©ritables diffĂ©rences. Lui-mĂȘme avait retroussĂ© ses manches pour effectuer les tĂąches qui ne nĂ©cessitaient pas de compĂ©tences techniques poussĂ©e. C’était Ă©galement une façon de s’impliquer davantage dans la rĂ©paration progressive. Le maintien de son croiseur Ă©tait une lutte de tous les instants et, en ce jour prĂ©cis, l’équipage commençait enfin Ă  reprendre l’avantage. Les bonnes nouvelles venaient...AprĂšs deux semaines de lutte acharnĂ©e, les rĂ©acteurs endommagĂ©s avaient enfin Ă©tĂ© stabilisĂ©, les Ă©missions de radiations supprimĂ©es. Les fuites d’atmosphĂšre devenaient convenable et les Ă©manations de gaz toxiques colonel Caldwell se trouvait au poste d’ingĂ©niĂ©rie en train de faire le point avec le chef Tyrol, plusieurs techniciens et les ingĂ©nieurs. Il Ă©tait satisfait, se trouvait avoir le coeur lĂ©ger au point qu’il le montrait, alors qu’on lui expliquait que son bĂątiment n’était plus Ă  l’agonie mais simplement quelques hommes qui l’entouraient commençait Ă  reprendre espoir. Ils Ă©taient tous extĂ©nuĂ©s mais rassurĂ©s. A prĂ©sent, les cycles allaient devenir moins rudes, le repos s’organiserait petit Ă  petit. Caldwell se brancha immĂ©diatement sur sa radio pour une annonce gĂ©nĂ©rale //Votre attention. Vos efforts combinĂ©s ont eu raison de nos nombreuses avaries. Je vous annonce que la situation de notre bĂątiment est enfin stable mĂȘme si elle demeure prĂ©occupante. Je vous fĂ©licite tous pour votre professionnalisme et votre tĂ©nacitĂ©. A tous les postes, reprenez les rotations classiques. Reposez-vous, vous l’avez amplement mĂ©ritĂ©...//Le PĂŽle-com lui rĂ©pondit rapidement par un autre message. Le sous-lieutenant Pedge Allen lui avait demandĂ© une entrevue la veille. OccupĂ© comme il l’était, l’officier n’avait pas donnĂ© suite, laissant la requĂȘte en suspens. Il ne pouvait plus se permettre de laisser le soldat dans l’attente mĂȘme si l’état de son croiseur demeurait son ultime d’un instant, l’homme se demanda si le CODIR n’allait pas se vexer de le voir accepter cette entrevue alors qu’il avait reconduit son rapport depuis quatorze jours. Steven accepta finalement en veillant Ă  ce que le rendez-vous soit repoussĂ© quelques heures plus fĂȘter la rĂ©ussite de l’équipage, Caldwell ordonna que les cuisines reprennent du service et disposent des stocks sans restriction. Il veilla Ă©galement Ă  ce que le pont douze, niveau des divertissements, et que les tĂ©lĂ©portations pour les quartiers libres soient accordĂ©s. Le tout en adĂ©quation avec les besoins des demi-heure avant le rendez-vous, Caldwell atteignit enfin ses quartiers. Il remarqua son Ă©tat lamentable, imaginant sans peine sa forte odeur de sueur tĂ©moignant de sa nĂ©gligence, une premiĂšre le concernant, et prit rapidement une prit une tenue neuve, commanda quelques boissons puis tĂ©lĂ©chargea sur son ordinateur le dossier militaire du soldat. Le nom en lui-mĂȘme ne lui Ă©tait pas inconnu. L’officier avait remis Allen a sa place, ainsi que le sergent-maĂźtre Eversman, pour avoir manquĂ© Ă  certaines rĂšgles Ă©thique lors d’une mission diplomatique. Ils n’étaient pas entiĂšrement en faute et le colonel avait optĂ© pour des sanctions Ă  orientation revanche, il n’avait pas hĂ©sitĂ© Ă  mettre les pieds dans le plat lorsque le rapport du suivi psychologique, suite Ă  la tentative de viol qu’avait subi Allen sur cette planĂšte, lui avait semblĂ© plat et incohĂ©rent. Steven avait comptĂ© sur les services du psychologue du DĂ©dale, Sidney, pour relever ces erreurs et dĂ©couvrir le vĂ©ritable Ă©tat de la jeune n’imaginait pas, Ă  ce moment-lĂ , qu’elle traverserait l’une des Ă©preuves les plus dures et les plus destructrices qu’un combattant pouvait vivre. Si cela avait Ă©tĂ© un autre soldat, Steven aurait sĂ»rement refusĂ© l’entrevue, prĂ©fĂ©rant de loin la rĂ©paration de son les mĂ©saventures de la section “Cougar Natus” lui Ă©taient parvenu sous formes de divers rapports, notamment mĂ©dicaux. Caldwell avait ses propres problĂšmes, il avait survolĂ©, lu en diagonale. Mais la torture de Pedge et Matt avait attirĂ© toute son attention. Les rapports prĂ©liminaires avaient fait partie de ses prioritĂ©s durant ses rares heures de colonel fĂ»t donc dans son bureau et prĂȘt Ă  recevoir Allen. On la fĂźt entrer et il garda le silence tout du long, ne montrant aucune surprise lorsqu’il la vit dĂ©poser sa lettre de dĂ©mission. En rĂ©alitĂ©, il ne posa mĂȘme pas un regard dessus, se contentant d’observer l’allure parfaitement soignĂ©e de sa subordonnĂ©e. Il n’avait eu, pour seule rĂ©action, qu’un clignement fugace et subtil de ses paupiĂšres. Le genre de signe qui ne voulait pas dire grand chose mais qui avait Ă©chappĂ© au contrĂŽle Ă©motif du colonel. Et ce n’était pas garda un moment de silence, comme s’il Ă©tait en proie Ă  une intense rĂ©flexion, pesant le pour et le contre, avant d’ouvrir la bouche Repos soldat. Installez-vous. »Cela avait Ă©tĂ© clairement un ordre. L’état Ă  peine perceptible du sous-lieutenant Allen ne lui laissait pas vraiment de choix. Soit il prenait le risque d’ĂȘtre avenant et Ă  l’écoute, ce qu’elle n’était clairement pas venu chercher. Soit il se comporterait comme le colonel dirigeant ce navire endommagĂ© et ayant bien d’autres chats Ă  fouetter. Option pour laquelle il opta. Avant de signer de quelconque documents, je vous recommande de me faire part prĂ©cisĂ©ment de la nature et des circonstances de la trahison dont vous vous estimez coupable. » Caldwell lui servit son regard d’acier. Soyez honnĂȘte, directe et concise, soldat, ne me faites pas regretter de vous avoir accordĂ© cette entrevue. »Le colonel sortit son fameux bloc note et tapota son stylo dessus. Il venait de chausser ses lunettes, exactement lorsqu’il avait procĂ©dĂ© au jugement de ses actes passĂ©s, puis la fixa d’un air tout Ă  fait neutre Je vous Ă©coute. » Pedge n’était pas aveugle. Le vaisseau, d’ordinaire si posĂ©, Ă©tait en pleine Ă©bullition, d’une Ă©bullition Ă  peine frĂ©missante, fatiguĂ©e par les deux derniĂšres semaines passĂ©es Ă  rĂ©parer. Il y avait eu des morts dans cette embuscade, et le personnel devait en ĂȘtre affectĂ©, comme tous les militaires lorsqu’ils perdaient des frĂšres d’armes dans une bataille. Cela dit, c’était leur mĂ©tier, et le risque faisait partie des conditions gĂ©nĂ©rales pour exercer. La jeune femme le savait, et elle Ă©tait bien placĂ©e pour le savoir. Ca, elle pouvait l’encaisser. Mais ce qui Ă©tait plus difficile Ă  avaler, c’était que ces morts Ă©taient de son fait. Si elle n’avait pas parlĂ©, le DĂ©dale aurait eu une chance d’arriver incognito et surprendre le croiseur Wraith en pleine rafle. Elle avait collaborĂ©. Contre sa volontĂ©, mais elle l’avait fait quand mĂȘme. Car taire sa langue et ne pas divulguer des informations capitales auprĂšs d’intelligence ennemie faisaient Ă©galement partie des conditions gĂ©nĂ©rales pour servir. Les soldats pouvaient bien se dire que vue la solde, les conditions, et le fait qu’ils Ă©taient des ĂȘtres humains Ă  part entiĂšre, ils avaient le droit de disposer de leur vie, le fait est qu’ils n’avaient pas le choix en prĂȘtant serment de dĂ©fendre l’AmĂ©rique, et plus largement, l’espĂšce humaine. AprĂšs, certain se la mettait sur l’épaule et n’en avait rien Ă  faire. Pas Pedge, aussi chaotique qu’elle puisse ĂȘtre dans sa tĂȘte de temps en temps. Caldwell Ă©tait comme Ă  son habitude. D’apparence tranquille, il transpirait l’autoritĂ© et l’austĂ©ritĂ©. Dans une autre vie, il avait dĂ» ĂȘtre moine, un de ceux qui auraient fait bouffer leurs Ă©pĂ©es par le cul aux Vikings venus les dĂ©pouiller des reliquats de Dieu. Puis il se serait flagellĂ© d’avoir pris une vie sacrĂ©e, avant de s’imposer des jeĂ»nes et autres conneries de ce genre. Sa paroisse aurait Ă©tĂ© la plus dĂ©vote de l’empire chrĂ©tien. Il ne tiqua pas quand elle fit sa dĂ©mission, et qu’elle l’informa de surcroit qu’elle Ă©tait une traitresse. Elle n’était pas assez observatrice pour interprĂ©ter ce clignement fugace qui avait agitĂ© ses yeux, car tout Ă  chacun clignaient des yeux rĂ©guliĂšrement. Il ne rĂ©pondait rien. Il faisait souvent cela. Certainement qu’il mĂ©ditait les propos de la texane et qu’il cherchait une suite Ă  leur donner. Pedge restait droite, rigide, et elle ne cherchait pas spĂ©cialement Ă  croiser son regard, attendant le couperet. Il lui ordonna de s’installer. Elle ne se fit pas prier. Comme Ă  son habitude, alors qu’elle s’asseyait, il la toisa durement, n’y allant pas par quatre chemins. Il voulait un rĂ©sumĂ©, il voulait des faits, des preuves, des circonstances. Ce vieux briscard fonctionnait toujours de la sorte. Il se basait sur une multitude d’informations qu’il avait en sa possession, des rapports, des expertises, des analyses, des descriptions, et il confrontait tout cela avec les principaux intĂ©ressĂ©s pour les dĂ©molir, ou pour les dĂ©douaner. Je ne souhaite pas vous faire perdre du temps, aussi serai-je concise. » Elle inspira par le nez, cherchant sans doute du courage de se dĂ©noncer, de se suicider militairement, et certainement civilement. Je ne peux aller voir le Colonel Sheppard qui est toujours en convalescence pour cela, et c’est pourquoi je m’adresse Ă  vous. » Elle gagnait du temps pour se donner la foi, la foi d’avancer, de tendre le bĂąton pour se faire battre. Au final, elle aurait Ă©tĂ© une bonne sƓur dans le couvent du moine Caldwell. Je suis responsable des avaries et des pertes humaines de votre vaisseau mon Colonel. J’ai divulguĂ© Ă  l’ennemi le nombre de nos bĂątiments et c’est sans doute pour cela qu’ils savaient que vous seriez au maximum deux Ă  vous rendre vers la planĂšte de repli des Natus. » Elle Ă©tait nerveuse. Habituellement, ses doigts restaient allongĂ©s sur ses cuisses, aujourd’hui, ils pianotaient entre eux. Elle savait qu’elle allait perdre beaucoup. L’expĂ©dition, le personnel de l’expĂ©dition, sa vie intĂ©ressante et sa carriĂšre. Tout quoi. Elle ne vivrait plus sur une base extraterrestre Ă  des milliards de parsec de la Terre, dans une autre galaxie. Elle ne franchirait plus l’horizon des Ă©vĂšnements, elle ne reverrait certainement plus de peuple exogĂšne. Namara n’aura plus jamais sa partenaire citĂ©e Ă  l’ordre des vertueuses, et elle sera bien incapable d’enseigner leur façon de combattre en symbiose puisque sa double entitĂ© atlante ne serait plus lĂ  pour ça. Isia
 Pedge ne savait que penser de cette histoire qui naissait entre elles. Simple caprice de deux adultes consentantes qui s’amusaient l’une avec l’autre, ou qui espĂ©rait plus ? Peut-ĂȘtre qu’elles se seraient lassĂ©es de tout ça et qu’au final, ça en serait restĂ©e lĂ . Peut-ĂȘtre qu’elles auraient consommĂ© cette Ă©nergie sexuelle en s’envoyant en l’air, et puis ce serait redevenu banal », sans intĂ©rĂȘt puisqu’il n’y avait plus cette tension ? Ou peut-ĂȘtre qu’elle aurait fini par se poser un peu avec cette blonde. Peut-ĂȘtre Ă©galement qu’elles auraient fonctionnĂ© comme cela jusqu’à ce que l’une ou l’autre ne parte, d’une façon ou d’une autre. Tant de possibilitĂ©s, d’hypothĂšses Ă  vĂ©rifier, qu’elle laisserait derriĂšre elle. Au moins, elle garderait un excellent souvenir de cette femme et de cette relation particuliĂšre naissante qu’elles entretenaient, avec cette petite dĂ©ception continuelle de ne pas l’avoir explorĂ©e jusqu’au bout. Mais le souvenir resterait beau. Ils ont donc basĂ© leur stratĂ©gie sur les informations que je leur ai donnĂ©. » Pedge savait qu’il ne se contenterait pas que de ça. Une chose Ă©tait certaine, elle ne dirait pas que Matt avait sans doute donnĂ© quelques informations lui aussi quand elle se faisait torturer sous ses yeux. Le simple souvenir de tout ça lui agita la main de tremblements involontaires et cette fois, elle crispa ses doigts sur sa cuisse pour les calmer. Quant aux circonstances
 » Elle laissa un moment de flottement, moment oĂč elle fixa un point invisible sur le bureau de l’officier. J’ai parlĂ© sous la torture, mais j’ai parlĂ© quand mĂȘme », finit-elle par lĂącher. C’était plus dur de l’avouer qu’elle ne voulait bien l’admettre, et c’était sans doute pour ça qu’elle ne dĂ©taillait pas plus. J’ai manquĂ© Ă  mes serments. J’ai Ă©tĂ© formĂ© pour ça, pour rĂ©sister, et je me suis montrĂ©e faible. » Sa main remonta vers son Ă©paulette, oĂč elle toucha du bout des doigts les galons d’officier qu’elle avait reçu depuis peu. Et maintenant, j’ai Ă©tĂ© promu sur des bases faussĂ©es et fallacieuses. Je ne mĂ©rite pas tout ça. J’ai merdĂ© colonel. », conclua-t-elle en gardant son calme. Elle avait bien fait de dĂ©gueuler de tout son saoul dans la nuit, d’avoir chouiner dans son oreiller, de s’ĂȘtre rendue malade Ă  en crever. Au moins, elle n’avait plus le courage de s’épancher Ă©motionnellement. Et sa dĂ©cision rĂ©flĂ©chie lui permettait de garder son sang-froid habituel, malgrĂ© sa tĂȘte de dĂ©terrĂ©e et les cernes imposantes qui soulignaient son regard Lorsque l’on voit un soldat impeccable, une lettre de dĂ©mission dans la main, avec le visage alourdi par les cernes et une neutralitĂ© forcĂ©e, il n’est pas difficile de faire le lien avec la mission trĂšs difficile qui avait eu lieu en dĂ©but de mois. Caldwell n’avait pas lu tous les rapports de la Magna Ă  cause des rĂ©parations et de la gestion du DĂ©dale, il ne connaissait donc pas tout du combat qui avait Ă©tĂ© menĂ© sur le terrain. En revanche, les Ă©crits qui relataient en partie la torture subie par Matt et elle avaient Ă©tĂ© une prioritĂ©. Bien sĂ»r, il n’avait pas eu accĂšs aux tĂ©moignages et il ne savait mĂȘme pas, d’ailleurs, s’il en Caldwell trouva donc dans la dĂ©claration de Pedge une partie de ses propres dĂ©ductions. Avec l’attaque soudaine des autres vaisseaux ruches et la certitude qu’ils avaient Ă©tĂ© attendu sur le champ de bataille, il ne fallait pas ĂȘtre un fin stratĂšge pour comprendre que l’information avait filtrĂ© quelque part. Et puisque toutes les Ă©quipes d’exploration avaient Ă©tĂ© suspendues sur Atlantis au cours de ces deux jours de guerre pour les besoins d’utilisation de la Porte des Étoiles le cas de Pedge et Matt avait tout de suite permis plusieurs colonel, donc, n’afficha mĂȘme pas un air surpris en la voyant se charger de la responsabilitĂ© de ce dĂ©sastre. Il leva le nez, comme pour rĂ©ceptionner l’information sans montrer de rĂ©action brutale, et laissa son regard sombre courir sur elle. L’espace d’un instant, il sentit de la colĂšre, une forme de haine monter doucement en lui. Cette femme se disait responsable et elle avait l’audace de venir jusqu’à lui pour se dĂ©noncer ? Elle cherchait un sous-lieutenant continuait de s’expliquer, Steven gardait le silence, mais il relevait Ă©galement les signes de stress chez elle. Pedge se malmenait les doigts et tremblait. C’était une colonel se rappelait parfaitement de la premiĂšre fois oĂč il l’avait recadrĂ© pour ses manquements sur la planĂšte des Cowboys. Elle avait Ă©tĂ© en partie effrontĂ©e et avait su maintenir un contrĂŽle de soi important, voir mĂȘme exceptionnel. C’est pour ça, d’ailleurs, que lorsque ce rapport psychologique - qu’il avait tenu en main un mois auparavant - ne lui avait pas plu, que l’homme n’avait pas hĂ©sitĂ© Ă  envoyer Sidney en passant outre l’autoritĂ© de lui, Pedge Allen avait un problĂšme rĂ©el qui datait. AntĂ©rieur Ă  cette histoire de viol et antĂ©rieur Ă  la torture. Sauf qu’à prĂ©sent, aprĂšs de telles Ă©preuves, l’officier sentait qu’il serait bien difficile de la faire changer d’avis. On aurait pu croire qu’elle s’était prĂ©sentĂ©e de la sorte dans un besoin de subir la punition ou dans une quĂȘte de rĂ©demption. C’était peut-ĂȘtre le cas d’ailleurs. Mais le colonel n’était pas un psychologue. Il n’était pas taillĂ© pour repĂȘcher les hommes de leur mĂ©andres de culpabilitĂ©. C’était un commandant et un d’un instant, il fut attirĂ© dans ce mĂȘme sentiment de culpabilitĂ© en regardant ses doigts. Le nom de Rick Welsh lui revint en tĂȘte. Il se rappelait avoir tournĂ© la clĂ© dans le boĂźtier dĂ©clencheur. Ce mouvement avait inondĂ© le sas d’évacuation d’un sĂ©rieux incendie Ă  base d’hydrogĂšne deux milles trois cents degrĂ©s sur cet homme piĂ©gĂ© qui avait lancĂ© un hurlement qu’il n’oublierait jamais. C’était si puissant, si vibrant et humain, qu’il lui suffisait simplement d’y penser pour l’entendre de nouveau. Sa compagne secrĂšte Ă©tait arrivĂ©e pile Ă  ce moment-lĂ . Rompant le poste de combat pour voir ce qui restait de lui contre la porte blindĂ©e qui avait refusĂ©e la libertĂ©. Et son hurlement, Ă  elle aussi, Steven s’en c’était la guerre. L’éjection de l’incendie d’hydrogĂšne avait sauvĂ© le DĂ©dale. Le tour de clĂ© du colonel avait dĂ©truit deux vies pour prĂ©server le reste. C’est un calcul horrible mais trĂšs simple Ă  reporta son regard sur Pedge. Elle venait de terminer sa phrase par son impensable “j’ai merdĂ©â€, le colonel secoua nĂ©gativement la tĂȘte, comme pour lui faire comprendre Ă  quel point elle pouvait se tromper. Il se redressa lentement sur son siĂšge en dĂ©croisant les mains de son bloc note. Il n’avait pas marquĂ© une seule ligne. Sous-lieutenant Allen. SpĂ©cialiste de la Guerre non conventionnelle et instructeur des troupes Ă©trangĂšres. VĂ©tĂ©rante de plusieurs missions Ă  haut risque et survivante de plusieurs blessures de guerre. Vous partez Ă  la rencontre d’un ennemi aguerri, ĂȘtes confrontĂ©s Ă  l’adversaire le plus violent et le plus monstrueux qui soit, vainqueur d’une longue guerre contre les Anciens. Et vieux de dix milles ans. »Il l’invita du regard Ă  intĂ©grer ces informations. Vous ressortez de deux jours d’une guerre trĂšs brutale. Vous vous tirez d’une torture Ă  peine concevable. Et vous venez vous porter responsable d’aveux arrachĂ©s sous la contrainte ? »L’officier garda le silence un instant avant de prĂ©ciser son analyse. Je suis un colonel de l’US Air force et j’ai soixante-cinq ans. A votre avis, aurais-je Ă©tĂ© capable de rĂ©sister autant que vous si nos rĂŽles avaient Ă©tĂ© inversĂ© ? » Elle ne voulait pas le regarder, mais immuablement, elle le toisait, essayant de lire son verdict avant qu’il ne tombe en dĂ©chiffrant ce non verbal tellement dĂ©licat Ă  percer. Elle n’était pas assez observatrice pour ça, mais cela ne l’empĂȘchait pas d’essayer quand mĂȘme. Tout le monde le faisait, surtout quand le monde en question se retrouvait devant le peloton d’exĂ©cution. Serai-je condamnĂ© ? Ou bien vivrai-je ? Telle Ă©tait la question Ă  l’heure actuelle. Quand elle termina son rĂ©cit par sa petite conclusion bien personnelle, elle le vit se redresser dans son siĂšge, secouant la tĂȘte nĂ©gativement. Son bloc note Ă©tait restĂ© vierge de toute Ă©criture, et elle ne savait pas si cela Ă©tait un bon ou un mauvais signe. De toute façon, maintenant qu’elle Ă©tait lĂ , il n’était plus question de reculer et d’aller lui lĂ©cher les pieds pour qu’il oublie tout ce qu’elle venait d’affirmer avec conviction. Il commença par faire un rĂ©capitulatif de sa carriĂšre
 Cela sonnait le glas de ses belles annĂ©es de service non ? La sentence allait tomber, et sa tĂȘte avec. Qu’elle pessimisme, elle qui Ă©tait si sĂ»re d’elle, si prompte Ă  se montrer effrontĂ©e pour dĂ©fendre une vision des choses qu’elle pensait juste. Et lĂ  non, elle se serait volontiers fusillĂ©e elle-mĂȘme si elle le pouvait. Pourtant, la suite de ce qu’il affirma Ă  son sujet, ce rĂ©capitulatif, ne sonnait pas comme une condamnation. PlutĂŽt comme une façon de remettre en perspective l’échec qu’elle s’octroyait. Oui, l’ennemi qu’elle avait combattu Ă©tait vieux, aguerri, dotĂ© d’une expĂ©rience plus importante et d’un sadisme sans nom, et alors ? Elle Ă©tait formĂ©e pour rĂ©flĂ©chir autrement, pour anticiper. Le terme guerre non conventionnelle prenait tout son sens dans cette expĂ©dition, et elle avait Ă©tĂ© aussi utile qu’une pute dans un club Ă©changiste ! Il reformula ce qu’elle venait de dire, l’obligeant Ă  cesser de s’infliger des calomnies mentales pour se recentrer sur ses propos. La phrase qui s’ensuivit la laissa sans voix. Elle le toisa quelques secondes, dans un silence total. En gros, il sous-entendait qu’elle Ă©tait bien sotte de venir se dĂ©noncer de choses qui n’avaient pas lieu d’ĂȘtre. Pourtant, ce n’était pas son point de vue. Cela tenait aussi Ă  sa culture martiale, au fait qu’elle en ait chiĂ© pour intĂ©grer ce qu’elle considĂ©rait comme l’élite de l’armĂ©e des Etats-Unis d’AmĂ©rique toujours la mĂȘme rengaine Ă  qui aura la plus grosse entre les rangers de la Delta, les Seals, et les Forces SpĂ©ciales, et elle s’était montrĂ©e aussi brisable qu’une femme du rang. Elle ne voyait pas la rĂ©sistance exceptionnelle qu’elle avait montrĂ©, pour elle, il n’y avait que l’échec, les morts du DĂ©dale, et indirectement, les Natus kidnappĂ©s. Elle inspira. Toujours aussi larguĂ©e quand il s’agissait de mettre des concepts et des mots sur ses Ă©motions, elle ne savait pas si elle ressentait de la colĂšre de se faire prendre pour une dĂ©bile, dans le sens oĂč il lui faisait comprendre qu’elle n’avait pas Ă  faire ce qu’elle faisait parce qu’elle n’y pouvait rien, ce qui pouvait sous-entendre qu’elle Ă©tait faible mĂȘme s’il se plaçait dans la balance et que donc son propos Ă©tait autre, ou si c’était de la colĂšre de voir qu’elle n’allait pas se faire radier de l’armĂ©e, comme elle l’aurait souhaitĂ©, ou si c’était de la colĂšre de se faire pardonner, elle n’en savait fichtrement rien. Mon colonel », commença-t-elle, Ă  la limite de la rupture au niveau du timbre de sa voix. Je suis des Forces SpĂ©ciales. Je suis censĂ©e pouvoir rĂ©sister Ă  n’importe quelle forme de torture. Vous nous donnez un couteau suisse et on vous renverse Cuba. J’aurai dû  j’aurai dĂ» » une larme roula sur sa joue alors qu’elle l’essuyait un peu rageusement. J’aurai dĂ» rĂ©sister ! Je passe pour quoi maintenant ? Pour celle qui a vendu ce bĂątiment et les hommes qui sont morts. » Elle le regarda un instant avec une intensitĂ© peu commune, les yeux brillants, tremblante, pour une fois trĂšs expressive, comme pour le mettre au dĂ©fi de dire le contraire. C’était lĂ  toutes les limites du conditionnement des militaires. On leur apprenait la droiture, le respect Ă  la hiĂ©rarchie, on brisait leur personnalitĂ© quand elles Ă©taient trop rebelles pour en faire de bon petit soldat, et ceux qui Ă©taient dĂ©jĂ  de bons petits soldats comme Pedge, on leur renforçait ce sentiment, on les intĂ©grait, leur faisait sentir toute la cohĂ©sion de l’armĂ©e, de la famille, et ensuite, quand les meilleurs se dĂ©marquaient, comme elle, on les envoyait dans des unitĂ©s de choc, d’élites, et on leur disait maintenant qu’ils Ă©taient les meilleurs, les plus beaux, les plus forts, mais qu’ils restaient quand mĂȘme des toutous fidĂšles qui devaient assumer leur personnalitĂ© tout en restant dans le rang. Et maintenant, la plus belle, la plus forte, venait de se prendre la claque de sa vie dans les dents, et elle ne l’encaissait pas, mais alors pas du tout. Elle redevenait la petite fille que papa chĂ©ri cognait en mĂȘme temps que maman chĂ©rie juste pour le plaisir d’assurer un semblant d’autoritĂ© Ă  la maison. On lui avait vendu du rĂȘve, du rĂȘve amĂ©ricain, de grandeur, de dĂ©fendre son pays, d’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur, mais au final, elle en revenait toujours au mĂȘme point. Elle Ă©tait celle sur qui on tapait, elle Ă©tait celle qu’il fallait finir par rabaisser, aussi hargneuse soit-elle. C’était le bazar. Elle mĂ©langeait tout. Son raisonnement intĂ©rieur n’était pas logique. En fait, c’était surtout une question de fiertĂ©. Elle aurait dĂ» la fermer, ne pas venir dans ce bureau et attendre de se faire convoquer si telle Ă©tait la volontĂ© de l’état-major. Maintenant, elle venait faire sa crise existentielle auprĂšs d’un homme qui allait lui demander de la boucler et respecter les gens qui Ă©taient morts dans cette guerre, et d’arrĂȘter de faire la petite Ă©cervelĂ©e qui veut se rendre responsable parce qu’elle est complĂštement masochiste, hautaine, et personnelle et que c’est plus facile de se faire porter le chapeau plutĂŽt que d’assumer, de se pardonner, et d’avancer, plus fort demain qu’hier. Les pleurs dissimulĂ©s de devait faire un effort impressionnant pour se retenir et ne chasser que cette larmichette d’un coup de manche. Mais le chagrin se sentait dans sa voix, en mĂȘme temps que toute sa culpabilitĂ©, cette rage contre elle-mĂȘme. Combien de temps ce sentiment l’avait rongĂ© avant qu’elle ne vienne l’affronter dans son bureau, au bord d’une rupture Ă©motionnelle ?Le colonel se rappela de son entretien sur Terre, lorsqu’il avait Ă©tĂ© missionnĂ© pour juger les actes de la jeune femme sur PNF-627. Eversman et elle avaient dĂ©connĂ©. Et Caldwell avait Ă©tĂ© contraint de la pousser Ă  bout, jusqu’à ses derniers retranchements, pour qu’elle daigne enfin dire la vĂ©ritĂ©. Elle s’était montrĂ©e solide, dure Ă  colonel avait parfois reçu des membres de son Ă©quipage qui en rajoutait. Qui parvenait Ă  verser la larme dans le vain espoir de l’attendrir. Et ça ne marchait jamais. Mais dans ce cas prĂ©cis, avec les informations que le gradĂ© dĂ©tenait sur Allen, et le fait que son comportement actuel Ă©tait trĂšs loin d’ĂȘtre factice cela eut l’effet d’une piqĂ»re d’épingle dans son coeur de allait mal. Et ce n’était pas du craignait d’ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une traĂźtre Ă  sa patrie. Il n’y a rien de plus dur pour quelqu’un qui y est si attachĂ©. De la façon dont elle l’avait formulĂ©, on aurait pu croire qu’il s’agissait simplement d’une question de fiertĂ©, d’une image qu’elle n’acceptait pas de porter. Mais le colonel voyait bien que la blessure Ă©tait beaucoup plus profonde. Cela lui rappela automatiquement l’attaque dirigĂ©e envers le major Frei alors qu’elle se remettait Ă  peine de son viol. Il l’avait malmenĂ© volontairement pour lui enseigner une leçon, la forcer Ă  protĂ©ger son grade pour l’ situation d’Allen Ă©tait diffĂ©rente. Mais il comptait Ă©galement intervenir auprĂšs d’elle. L’homme n’était pas un psychologue chevronnĂ© contrairement Ă  Sidney. Mais il faisait un parallĂšle avec son propre cas, en ayant tournĂ© la clĂ© qui avait mis fin Ă  la vie d’un pauvre gars. Cette jeune femme avait besoin de comprendre que personne ne lui en voudrait pour avoir parlĂ©...tout simplement parce que c’était la guerre. Qu’elle n’était pas la coupable mais la victime d’une torture qui avait dĂ» durer des heures. Ce n’était pas de sa aurait pu argumenter, se lancer dans tout un tas d’explication pour l’encourager Ă  revenir sur sa dĂ©cision, Ă  prendre les Ă©lĂ©ments sous un autre angle. Il en avait envie d’ailleurs. Mais il sentait bien que la militaire n’était pas en Ă©tat de comprendre. Qu’ils s’enfonceraient tous les deux dans un dialogue de sourd. Et que rien de positif n’en ressortirait au il eut une autre idĂ©e. Est-ce que vous voulez vous racheter ? Est-ce que cela vous aiderait ? » Demanda-t-il la fixa dans les yeux. Il prit l’enveloppe contenant la lettre de dĂ©mission avant de dĂ©velopper. Mon croiseur est en cale sĂšche. Nous devons encore y effectuer des rĂ©parations importantes celles qui nous permettront de rentrer sur Terre. » Il se pencha lĂ©gĂšrement dans sa direction. Allen, je peux vous faire intĂ©grer mon Ă©quipage. Acceptez d’oublier temporairement vos galons et votre fonction. Partagez la vie de mes hommes pendant deux semaines. Aidez-les Ă  rentrer chez eux. Vous dĂ©couvrirez au passage une rĂ©alitĂ© qui diffĂšre de votre jugement. »Il la considĂ©ra un instant avant d’ouvrir l’enveloppe. Il parcourut rapidement la lettre avant de la contresigner et de la tamponner. C’était comme s’il avait acceptĂ© sa dĂ©mission. Mais au lieu de lui rendre le document, il le plaça dans son tiroir. LĂ  oĂč il y avait le dossier de Frei et les diffĂ©rentes affaires qui lui tenait Ă  coeur. Caldwell referma le tiroir avant de conclure. Si Ă  l’issue de cette pĂ©riode vous n’avez pas changĂ© d’avis, j’entamerai personnellement votre procĂ©dure de dĂ©mission. Et vous serez reconduite sur Terre. » [right]Il n’eut pas l’affront de rĂ©pliquer quoique ce soit, et elle en fut fortement contrariĂ©e. Elle avait envie de rentrer dans quelqu’un, de se confronter, de prouver Ă  la Terre entiĂšre qu’elle Ă©tait mauvaise, et Ă  l’heure actuelle, elle n’avait que lui dans cette piĂšce. Bien entendu, c’était une forme de manƓuvre autodestructrice puisqu’elle savait que si elle s’en prenait verbalement Ă  l’officier, elle risquait tout aussi bien sa place. Mais il ne lui rentra pas dedans non plus. Au lieu de ça, il lui proposa de se racheter. De me racheter ? », fit-elle en Ă©cho Ă  ses propos, juste avant qu’il ne dĂ©veloppe son idĂ©e. La notion mĂȘme de rachat voulait dire qu’il reconnaissait qu’elle Ă©tait fautive et qu’il lui offrait la possibilitĂ© d’obtenir une forme de rĂ©demption par un acte fait en contrepartie. Sa colĂšre Ă©tait retombĂ©e comme un soufflet, alors qu’elle le toisait. Elle ne tremblait plus, et l’envie de pleurer l’avait quittĂ© pour de bon, mĂȘme s’il restait quelques reliquats accrochĂ©s Ă  ses cils, rendant son regard brillant. Ce qu’il lui proposa n’était pas dĂ©nuĂ© de sens chez elle. Son pĂšre, aussi con qu’il Ă©tait, lui avait toujours dit qu’elle devait assumer ses erreurs et corriger les torts qu’elle avait pu faire. Si elle acceptait cette proposition, elle pourrait aider concrĂštement Ă  rendre Ă  ce vaisseau sa splendeur d’antan, tout en cĂŽtoyant les hommes et les femmes qui lui donnaient son Ăąme, sa vie, sa personnalitĂ©, sous la fĂ©rule de son commandement. NĂ©anmoins, quelque chose la bloquait quelque peu. La honte. La honte et la crainte. Elle avait tout bonnement peur de se retrouver au milieu de cet Ă©quipage, qu’on la tienne responsable, qu’on la juge, qu’on la rejette. Mais c’était sa pĂ©nitence, et elle ferait avec. Elle se fit le genre de promesse qu’on ne tenait jamais, qui consistait Ă  vouloir changer un trait de sa personnalitĂ© pour le futur, mais tout le monde savait que le naturel revenait bien souvent au galop. Toujours est-il qu’elle se promit de se montrer humble dans sa tĂąche et sa condition, pour expier, d’un point de vue moral et non religieux, les torts qu’elle avait provoquĂ©. Qui plus est, le deal Ă©tait correct. Si elle ne changeait pas d’avis, elle repartirait. Le colonel Caldwell venait de s’y engager, et elle savait que la parole de cet homme Ă©tait fiable. Je ne pense pas que ma dĂ©cision changera, surtout aprĂšs avoir cĂŽtoyĂ© l’équipage. » Elle s’était rembrunie, mais son allure neutre Ă©tait revenue, elle. Consciencieusement, elle dĂ©fit ses galons sur ses Ă©paulettes, ainsi que les diffĂ©rentes mĂ©dailles honorifiques qu’elle avait pu avoir, et elle posa le tout sur le bureau du colonel. Mais j’accepte votre proposition, au moins, ma dĂ©cision sera utile Ă  d’autres. » Elle retombait au bas de l’échelle militaire. Elle ne savait mĂȘme pas si elle Ă©tait de nouveau une premiĂšre classe, ou pire. On dirait bien que je vais vraiment finir cantiniĂšre au mess. », finit-elle par dire, amer, prouvant lĂ  aussi qu’elle n’avait toujours pas digĂ©rĂ© l’affront de sa menace lorsqu’elle s’était retrouvĂ©e devant lui en compagnie d’Eversman pour une soi disante faute professionnelle. C’était bon derniĂšre rĂ©plique de la jeune femme indiquait qu’elle se reprenait dĂ©jĂ  et cela rassura intĂ©rieurement le colonel. Sa proposition avait fait mouche et son aspect s’était dĂ©jĂ  renforcĂ©. Il retrouvait un peu plus la militaire de ses souvenirs. Il prĂ©fĂ©rait voir cet aspect effrontĂ© et quasiment provoquant sur son visage plutĂŽt que ces larmes douloureuses. Cette offre Ă©tait la seule qu’il comptait lui faire et un refus aurait tout bonnement mis fin Ă  leur entretien. Heureusement qu’elle l’avait acceptĂ© sans rechigner sinon il l’aurait renvoyĂ© auprĂšs de Sheppard. Caldwell acquiesça tout en rĂ©cupĂ©rant les grades et dĂ©corations. Il plaça le tout dans son fameux tiroir. Il n’y a rien de dĂ©gradant Ă  servir au mess. Ce n’est pas une punition ou une corvĂ©e ici. Le DĂ©dale est la maison d’une grande famille. » Expliqua doucement l’officier. Connaissez-vous le sergent-chef Tyrol ? Il s’agit du mĂ©canicien en chef du DĂ©dale, responsable de toutes les rĂ©parations brutes du croiseur. Il devrait ĂȘtre en train de prĂ©parer les affectation de l’équipe soir. Je vais le prĂ©venir de votre arrivĂ©e. »Le colonel dĂ©crocha le combinĂ© mural et le porta Ă  ses oreilles. Il signala au pĂŽle-com l’adhĂ©sion de Pedge en tant que technicienne volontaire et ordonna Ă  ce qu’elle bĂ©nĂ©ficie d’un accĂšs par tĂ©lĂ©portation afin de pouvoir rĂ©cupĂ©rer certaines de ses affaires sur Atlantis. Des bagages limitĂ©s. On le mit en relation directe avec le chef Tyrol et le colonel dialogua un certain temps avec lui. Il fĂ»t court et prĂ©cis, comme d’habitude, et ne rĂ©vĂ©la pas la raison de la prĂ©sence de Pedge. Pour les techniciens, elle Ă©tait une courageuse volontaire qui oubliait temporairement son grade pour les aider Ă  rĂ©parer le DĂ©dale. Pas d’histoire de rĂ©demption, pas d’information quant Ă  sa torture et la culpabilitĂ© qu’elle en tirait. C’était une inconnue qui venait d’Atlantis. Lorsque ce fut fait, Steven raccrocha puis se tourna vers la militaire. PremiĂšre classe Allen, vous pouvez retourner sur Atlantis pour prĂ©parer vos affaires. Inutile d’emporter vos uniformes, l’intendant principal se chargera de vous fournir une dotation adaptĂ©e. PrĂ©sentez-vous Ă  seize heures trente aux quartiers de l’équipage technique du pont six, vous y trouverez le sergent-chef Tyrol. De mon cĂŽtĂ©, je vais prĂ©parer les modalitĂ©s de votre adhĂ©sion parmi l’équipage auprĂšs de notre autoritĂ© respective. Est-ce que vous avez quelque chose Ă  ajouter ? » Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle avait acceptĂ©. Elle Ă©tait certaine de se faire avoir dans l’histoire. Comment, elle ne savait pas, mais qu’importe. Au moins, elle passera du temps Ă  rĂ©parer les conneries dont elle Ă©tait responsable. Cela ne rendrait pas les morts Ă  son croiseur, mais peut-ĂȘtre que sa conscience s’en trouverait soulagĂ©e. Et puis, elle allait cĂŽtoyer les gens qui font la vie de ce bĂątiment
 Elle allait dĂ©couvrir un monde dont elle ne soupçonnait pas mĂȘme l’existence, en retournant dans le rang des communs. Elle fit non » de la tĂȘte quand il lui demanda si elle connaissait le sergent-chef Tyrol, prĂ©fĂ©rant ne pas revenir sur le fait que ce ne soit pas une corvĂ©e que de servir au Mess quand on Ă©tait sur le DĂ©dale. Pour un soldat comme elle, se retrouver cantiniĂšre ne lui disait que moyennement, mĂȘme si elle devait reconnaĂźtre qu’elle Ă©tait bien contente d’avoir sa purĂ©e Ă  la louche dans son plateau quand c’était l’heure de se restaurer. Il lui expliqua rapidement la fonction de Tyrol, et il prit le temps de le contacter pour introduire la nouvelle » dans ses Ă©quipes. Pedge prenait sur elle sur ce coup-lĂ , car elle n’aimait pas se retrouver dans des situations de faiblesse. Elle entendait par lĂ  qu’elle allait ĂȘtre dans un environnement oĂč elle ne maitriserait absolument rien, si ce n’était sa dextĂ©ritĂ© et sa capacitĂ© d’adaptation. Elle n’était pas technicienne, et on ne pouvait pas dire que c’était une tronche en matiĂšre de technologie. Son cursus professionnel et scolaire ne l’avait pas conduite Ă  faire beaucoup de science, ou de truc comme ça. Quant Ă  la mĂ©canique
 Ce n’était tout bonnement pas sa tasse de thĂ©. Enfin, elle s’était portĂ©e volontaire pour se racheter, elle ferait du mieux qu’elle pourrait, comme elle le faisait toujours d’ailleurs. Elle crut comprendre lors de l’échange que le colonel entretenait avec son interlocuteur, qu’elle aurait le droit de retourner sur Atlantis rĂ©cupĂ©rer des affaires pour ensuite revenir sur le croiseur prendre son affectation. Quand il eut fini, il confirma ce qu’elle avait compris, tout en lui indiquant quelques modalitĂ©s d’usage, comme le fait qu’elle serait dotĂ©e trĂšs certainement des uniformes de bord et pas de ceux d’Atlantis. Qu’importe. C’est bien compris mon Colonel. » En passant, elle eut Ă©galement la confirmation qu’elle Ă©tait redevenue une premiĂšre classe et cela ne la dĂ©rangea pas le moins du monde. De toute façon, elle Ă©tait juste en sursis. Et puis, elle avait ce petit cĂŽtĂ© soumis qu’on retrouvait chez les nippons dans les cours d’arts martiaux ou les titres et les grades Ă©taient honorifiques, et si le maĂźtre, en l’occurrence le colonel, jugeait qu’elle devait redescendre dans l’échelle social du Dojo, alors elle s’y plierait avec humilitĂ©. Certes, cela l’embĂȘtait quand mĂȘme, elle qui avait voulu ĂȘtre officier dĂšs qu’elle Ă©tait entrĂ©e dans l’armĂ©e, par la petite porte en plus, mais c’était provisoire. Quand elle dĂ©missionnerait, ce serait sous le grade de Sous-Lieutenant. La premiĂšre marche du piĂ©destal. Adieu rĂȘve d’ĂȘtre gĂ©nĂ©ral. Certainement une premiĂšre pour une femme. Mais ce ne serait pas elle. Je n’ai rien Ă  ajouter. Si je peux disposer, je vais rassembler mes affaires et me prĂ©parer Ă  la tĂ©lĂ©portation. » Elle avait du temps devant elle, mais autant faire les choses le plus rapidement possible. Merci pour cette proposition. » Elle salua et quand elle obtint la permission de rompre, elle s’en retourna sur Altantis. Ses effets Ă©taient minces. Elle laissa son album photo, ne pensant pas le complĂ©ter sur le DĂ©dale. A dire vrai, elle n’avait que des vĂȘtements Ă  emporter, et des effets personnels comme des bibelots, photos et autres. Elle fourra tout ça dans un petit sac de campagne militaire, qu’elle mis sur son dos. Elle allait quitter sa chambre quand la bague d’Isia tapa sur le dossier de la chaise qu’elle remettait proprement sous le bureau, faisant un bruit mĂ©tallique. Elle bogua un instant. Elle n’en aura rien Ă  foutre, crĂ©tine que tu es. » Mais elle tira sa chaise en poussant un soupir d’exaspĂ©ration. Elle alluma son ordinateur, reliĂ© au rĂ©seau intranet de la citĂ©, et elle commença Ă  rĂ©diger un mail Ă  l’attention de la Taylor Laurence Allen _Objet___Message de Doudou_Date & Heure ___23/05/17 Ă  13h58 Isia, Votre Doudou s’absente quelques jours sur le DĂ©dale pour aider aux rĂ©parations. Je souhaiterai vous parler Ă  mon retour. Je sais que je n’ai pas besoin de vous demander la permission, mais je prĂ©fĂšre vous prĂ©venir d’avance. PAR SUANAElle n’était pas satisfaite de ce mail, le trouvant affreusement impersonnel, sans parler du fait qu’il envoyait une image d’elle un peu pĂ©jorative. PĂ©jorative dans le sens oĂč Isia pouvait se demander pourquoi diantre avait-elle besoin de la prĂ©venir de son absence, pĂ©jorative dans le sens oĂč quoiqu’elle en dise, elle demandait la permission d’aller lui parler, bref, elle avait le sentiment d’avoir une obligation envers la blonde, une forme de prĂ©occupation Ă  l’informer, alors qu’elle n’avait pas de compte Ă  lui rendre, si ? Mais voilĂ , elle Ă©tait dans sa vie maintenant, et bien qu’elle puisse penser le contraire pour le moment, une forme de lien s’était créée de leurs diffĂ©rentes rencontres des jours derniers. Quoi comme lien ? Pedge n’en savait strictement rien, et elle ne prĂ©fĂ©rait pas trop y penser pour le moment. Bref, une fois l’e-mail envoyĂ©, aussi peu satisfaisant soit-il, elle Ă©tait fin prĂȘte pour se faire tĂ©lĂ©porter. Vue l’heure, elle allait avoir du temps Ă  tuer. Aussi fit-elle le mĂ©nage dans sa chambre, mit-elle son lit au carrĂ© proprement, ainsi, tout serait nickel quand elle reviendrait. Pour laisser propre ensuite pour le prochain occupant. Elle eut un regard amer. Maintenant qu’elle Ă©tait au pied du mur, elle n’avait pas envie de tout ça. Le ranger allait mal le vivre, et elle savait qu’il n’avait pas besoin de ça en plus, mais elle devait avant tout penser Ă  elle
 D’ailleurs, pourquoi est-ce qu’elle pensait Ă  lui maintenant ? Peut-ĂȘtre parce qu’ils avaient Ă©tĂ© dans la mĂȘme galĂšre. Elle aurait peut-ĂȘtre dĂ» le consulter avant de rĂ©agir comme ça. Mais bon, il n’était pas vraiment en Ă©tat d’ĂȘtre lucide. Elle fut tĂ©lĂ©portĂ©e Ă  l’heure dite, et sa nouvelle existence provisoire allait pouvoir commencer. Le PĂŽle-com contacta Pedge dĂšs qu’elle fut tĂ©lĂ©portĂ©e sur le DĂ©dale pour son admission. Elle avait son bagage et quelqu’un Ă©tait venu lui apporter un ordre de transfert pour l’équipe soir des techniciens du DĂ©dale. Tout Ă©tait donc prĂȘt et officialisĂ© pour son changement temporaire de vie. L’opĂ©rateur lui indiqua le chemin pour se rendre sur le pont de l’équipage technique du pont six en lui conseillant plusieurs dĂ©tours. Avec les dĂ©gĂąts, plusieurs endroits Ă©taient inaccessible et il fallait donc allonger la route pour atteindre la n’était pas Ă©vident. Plusieurs coursives verrouillĂ©es contraignaient Ă  des dĂ©viations complexes. Il fallait parfois prendre une Ă©chelle pour atteindre la salle des anneaux arriĂšres, puis redescendre ensuite pour aller chercher une nouvelle Ă©chelle de service qui permettrait de remonter jusqu’au pont six. Heureusement, la route semblait sĂ»re et malgrĂ© les dĂ©gĂąts visibles - comme des supports endommagĂ©s, des cĂąbles dĂ©nudĂ©s et inertes, des traces de brĂ»lures Ă©lectrique, des Ă©clairages mobiles et des systĂšmes de retraitements annexes de l’oxygĂšne - tout allait plutĂŽt pont six Ă©tait surtout rĂ©servĂ© aux techniciens. Les hommes semblaient avoir personnalisĂ© l’endroit puisqu’il s’agissait surtout de leur lieu de vie. A l’exception du travail et du pont des divertissement, ils y passaient l’essentiel de leur temps. Le colonel semblait donc avoir acceptĂ© ces petites modifications qu’ils avaient apportĂ© dans le couloir principal. L’agencement des lieux, d’ailleurs, permettait d’apprĂ©cier une vie en communautĂ©. La coursive principale menait Ă  trois dortoirs imposants oĂč une ardoise avait Ă©tĂ© montĂ©e au-dessus de chaque porte. Pedge y lu ceci “Les Bouffeurs de boulons - matin” ; “Les douze clĂ©s de midi - jour” ; “Les poĂštes du cambouis - soir”. Un peu plus loin, il y avait les douches communes non mixte, les latrines, une intendance qui ressemblait beaucoup Ă  une petite coopĂ©rative avec l’effigie du courrier postal, le centre technique, des sas pour les Ă©quipements dangereux. Et la remise du priori, l’affectation de Pedge se faisant sur l’équipe soir, elle se rendrait dans le dortoir des PoĂštes du cambouis. C’est lĂ  qu’elle devait retrouver le chef Tyrol. L’intĂ©rieur Ă©tait assez particulier et ne ressemblait en rien aux quartiers des passagers. C’était plus restreint et surtout beaucoup plus simple. Une dizaine de lits Ă©taient encastrĂ©s dans les murs mĂ©tallique avec divers rangements au-dessus et en-dessous. Des lumiĂšres personnelles, des rideaux pour avoir un peu plus de tranquillitĂ©, et deux casiers marquant la sĂ©paration entre chaque sĂ©rie de l’équipe Ă©tait prĂ©sente. Pedge vit des hommes et des femmes habituĂ©s Ă  vivre en communautĂ©. Elle ne sut si c’était un hasard particulier mais un vieux jukebox restaurĂ© entonnait l’air de “Sweet Home Alabama”. Il Ă©tait pendu au plafond entre les diffĂ©rents Ă©clairage et une boule disco qui tournait lentement. Il y avait aussi des lumiĂšres de boĂźte de nuit mais elles n’avaient pas Ă©tĂ© branchĂ©e. Le tout donnait une certaine ambiance trĂšs conviviale. Au centre de la salle, plusieurs tables servaient Ă  quelques hommes lancĂ©s dans une partie de cartes. Ils pariaient des cigarettes, imperturbables, et inconscient de leur nouveau visiteur. Certains restaient Ă  les regarder, emportĂ©s par le la particularitĂ© se trouvait au fond du dortoir, Ă  l’endroit oĂč se trouvait la ventilation de retraitement. Les techniciens avaient retirĂ© les tables, raison pour laquelle elles Ă©taient si rapprochĂ©es au centre de la salle, pour y bricoler diverses installations. Pedge ne rĂȘvait pas, c’était bien un barbecue de fortune, au milieu de plaque de cuisson bricolĂ©es, oĂč l’un des techniciens prĂ©parait plusieurs grillades pour l’équipe. Le retraitement de l’aĂ©ration avait Ă©tĂ© modifiĂ© pour servir de hotte aspirante. Et elle Ă©tait si efficace qu’on ne sentait mĂȘme pas l’odeur de la gauche, une caisse en composite enroulĂ©e dans un feuillage trĂšs particulier diffusait un lĂ©ger brouillard. Quelqu’un vint l’ouvrir pour tirer une grille sur laquelle Ă©tait rangĂ©e des dizaines de bouteilles de biĂšres dĂ©naturĂ©es, ainsi que des sodas et des bouteilles comportant des noms de l’équipe. Un frigo de fortune ! RĂ©alisĂ© intelligemment avec cette caisse et un circuit d’azote liquide servait de rĂ©frigĂ©rant... Deux femmes, de l’autre cĂŽtĂ©, ouvraient un vestiaire pour prendre des couverts, des assiettes et des verres. Elles discutaient gaiement et rigolaient. Elles prĂ©paraient visiblement la ce temps, le reste de l’équipe s’occupait comme si Pedge n’avait jamais Ă©tĂ© lĂ , comme si c’était un fantĂŽme. Elle eut l’occasion de prendre en compte toute l’importance de son nouvel environnement. L’un des techniciens, par exemple, Ă©tait en train d’écrire une lettre. Il y avait d’ailleurs une vieille boĂźte aux lettres forgĂ©e Ă  la main avec son petit drapeau AmĂ©ricain, fixĂ© contre le mur d’en face. Le tĂ©moin indiquait qu’on y avait dĂ©jĂ  dĂ©posĂ© du autre homme Ă©tait allongĂ© en jouant avec une vieille gameboy. Il agitait son pied droit au rythme de la musique en exhibant sa chaussette trouĂ©e et son gros orteil. L’autre, dans une couchette Ă  cĂŽtĂ©, faisait de la couture pour rapiĂ©cer l’uniforme abĂźmĂ© d’une collĂšgue qui le chambrait sur l’équilibre du pouvoir des dernier se tenait plus loin, sur une piste de golf de fortune faite avec les moyens du bord. Des morceaux de mĂ©taux forgĂ©s servaient de club et de la rĂ©sine solidifiĂ©e dans un moule avait permis d’en faire les balles. Il visait un ouvrage qui avait Ă©tĂ© forgĂ© pour prĂ©senter diffĂ©rents trous sur des Ă©lĂ©vations et des angles diffĂ©rents. L’homme rata son tir et enragea gentiment en donnant un billet Ă  son Ă  l’écart, sur l’une des tables libre, il y avait un homme un brin plus vieux. Et beaucoup plus prĂ©occupĂ©. Il Ă©tait penchĂ© sur des plans papiers d’une section du DĂ©dale et semblait l’étudier avec beaucoup d’intĂ©rĂȘt, dessinant dessus avec son crayon Ă  papier. Il alternait parfois avec sa tablette, cherchant visiblement des informations, puis il Ă©crivait ensuite sur son calepin. Par moment, il effectuait des conversations radio en utilisant un jargon trĂšs technique. Son aspect trahissait l’accumulation des heures de travail et le manque de sommeil. Ses joues Ă©taient tachĂ©es par des traces de cambouis et son uniforme fluo semblait terni par la saletĂ©. Surement dans un Ă©lan de dĂ©tente, il avait ouvert toute la partie haute de sa combinaison unique et avait nouĂ© les manches autour de sa taille pour respirer. Sa tenue verte classique se voyait en-dessous mais il avait visiblement laissĂ© tomber la veste rĂ©glementaire pour un t-shirt gris, personnalisĂ©, et Ă  moitiĂ© trouĂ©. Le genre de t-shirt bidon qu’on offre Ă  un le dos, parmi la multitude de signatures provenant sĂ»rement de tous ses techniciens, on y lisait dans une trĂšs belle Ă©criture l’inscription suivante “Boss, botteur de culs bien aimĂ© !”Equipe soir A peine arrivĂ©e qu’elle Ă©tait contactĂ©e. Tout le monde Ă©tait localisable sur ce rafiot, avec les puces sous cutanĂ©e. La sociĂ©tĂ© de demain, Ă  n’en point douter. Machinalement, elle se frotta le bras Ă  l’endroit oĂč on la lui avait injectĂ©e. Elle avait son ordre de transfert dans les mains, et elle Ă©tait fin prĂȘte Ă  rejoindre sa nouvelle affectation. L’opĂ©rateur du DĂ©dale lui fit un briefing rapide sur la façon de se rendre aux quartiers des techniciens, tout en lui suggĂ©rant des itinĂ©raires afin qu’elle ne tombe pas sur des coursives inemployables. Pont six. », fit-elle en tournant sur elle-mĂȘme pour localiser une quelconque indication. A dĂ©faut, elle suivit donc les conseils de l’opĂ©rateur. En temps normal, le cheminement Ă©tait plus direct, mais aprĂšs les diffĂ©rentes avaries dont avait Ă©tĂ© victime le DĂ©dale, la route directe pour aller au pont six n’était plus. Il fallait donc innover, utiliser le labyrinthe de coursives pour parvenir Ă  destination. Elle avait un peu de temps devant elle, aussi ne stressa-t-elle pas inutilement pour rien quand elle commença Ă  se dire que ça faisait un moment qu’elle tournait lĂ -dedans. Il fallait monter, descendre, le plus souvent par des Ă©chelles de services, et partout les dĂ©gĂąts de l’affrontement Ă©taient visibles. Des cĂąbles dĂ©nudĂ©s et des traces de brĂ»lures Ă©lectriques essentiellement. Les dĂ©bris Ă©taient ramassĂ©s depuis longtemps, et les Ă©clairages dĂ©fectueux Ă©taient compensĂ©s par des lampes mobiles. Quant au retraitement de l’oxygĂšne, il s’effectuait par le biais de stations elles aussi mobiles, qui permettaient de conserver un accĂšs Ă  l’ensemble du croiseur, du moins dans les zones sĂ©curisĂ©es. Elle arriva finalement au pont six. Celui rĂ©servĂ© aux techniciens militaires, ce qu’elle Ă©tait dĂ©sormais. Le couloir donnait sur diffĂ©rents lieux de vie, et notamment sur les dortoirs des diffĂ©rentes Ă©quipes. Elle put lire les diffĂ©rents noms des diffĂ©rentes Ă©quipes, lesquelles Ă©taient rĂ©parties sur un modĂšle de trois huit, oĂč chacune opĂ©rait sur une huitaine. Une fois que l’on Ă©tait dans l’une, on ne devait plus pouvoir ĂȘtre dans une autre. Pour elle, ce serait le dortoir qui affichait le dĂ©licat nom les poĂštes du cambouis ». Les diffĂ©rents noms ne cassaient pas trois pattes Ă  un canard, mais c’était sympa d’avoir donnĂ© une touche personnelle Ă  tout ça. Il y avait Ă©galement les vestiaires et les douches dans ce couloir, les latrines, une intendance, une rĂ©serve et un local. Pedge en fit rapidement le tour, sans pousser une quelconque porte pour le moment. De toute façon, cela devait bien ressembler au reste du croiseur. Elle s’arrĂȘta devant la porte de son dortoir. Elle embrassa du regard l’endroit, sur le seuil de la porte. Une pointe d’excitation et de crainte mĂȘlĂ©e s’empara d’elle. Elle dĂ©couvrait une nouvelle affectation, une nouvelle unitĂ©. Quand elle avait commencĂ©, elle s’était retrouvĂ©e avec des recrues toutes fraĂźches et tout le monde Ă©tait lĂ  pour la mĂȘme chose se former et dĂ©fendre le pays, dans l’environnement nouveau qu’était l’armĂ©e. Ils avaient tous dĂ©couvert la rudesse de l'entraĂźnement, la volontĂ© de fer des instructeurs Ă  faire d’eux des hommes, des vrais, des durs, des putains de GI amĂ©ricain. Tout le monde se serrait les coudes, on ne laissait tomber personne, et des amitiĂ©s se faisaient dans la duretĂ© de l’apprentissage. Elle Ă©tait arrivĂ©e dans l’armĂ©e en pensant gravir les Ă©chelons, Ă  la diffĂ©rence de nombreux de ses camarades qui n’avaient pas son ambition aussi dĂ©mesurĂ©e. Et puis, Pedge avait toujours eu les dents longues et elles raclaient tellement le parquet qu’elle se pensait supĂ©rieur aux autres. Elle avait appris l’humilitĂ©, ainsi que la volontĂ© de se surpasser, dĂ©jĂ  soi-mĂȘme, mais surtout cet enculĂ© y en a toujours un qui possĂ©dait des facilitĂ©s Ă  Ă©cƓurer tout le monde, et qui semblait toujours vous surclasser d’une tĂȘte pour tout, et sans forcer. Bref, elle dĂ©couvrait la compĂ©tition alliĂ©e Ă  l’esprit de franche camaraderie militaire. Et puis elle avait Ă©tĂ© affectĂ© Ă  une compagnie. La 101Ăšme aĂ©roportĂ©e. Rien que ça. La compagnie des aigles hurlants », leur blason lĂ©gendaire, leur histoire historique. Elle a Ă©tĂ© de toutes les guerres depuis la seconde guerre mondiale et le fameux dĂ©barquement en Normandie. Vietnam, guerre du Golf, Irak, Afghanistan. Elle avait eu son premier casque marquĂ© d’un Pique » comme sur les cartes Ă  jouer, symbole de son bataillon au sein de la 101Ăšme. Cela remontait maintenant
 Presque 20 ans. Elle avait ensuite suivi un cursus scolaire en parallĂšle pour passer une maĂźtrise de science politique et militaire, et elle avait candidatĂ© en interne pour rejoindre les Forces SpĂ©ciales. Et elle s’était retrouvĂ©e dans la compagnie d’appuis du 2nd bataillon du 5Ăšme groupe des FP amĂ©ricaines. SpĂ©cialisation guerre non conventionnelle, et formation des troupes Ă©trangĂšres. Nouvelle Ă©quipe, nouveau rĂ©giment, nouvelle intĂ©gration, nouveau connard Ă  surpasser et nouvelles amitiĂ©s. Rebelotte avec Atlantis quelques annĂ©es plus tard. Alors quoi ? Devait-elle ĂȘtre intimidĂ©e par des techniciens ? Ils Ă©taient tous militaires, comme elle, et cela ne changerait pas de ses prĂ©cĂ©dentes affectations. Elle ferait sa place en temps et en heure. Certain ne l’aimerait pas, d’autre oui, et il en irait de mĂȘme pour elle. Elle ne s’inquiĂ©tait pas trop. Les militaires Ă©taient habituĂ©s Ă  la mobilitĂ©, au changement de vie, d’affectation, de base. Ce n’était qu’une fois de plus. Mais voilĂ , sur elle pesait le spectre de la trahison. Le dĂ©corum Ă©tait spartiate, comme l’on pouvait s’y attendre. RangĂ©es de lits, casiers, rideaux, lumiĂšres personnelles. Rien de bien folichon. Au moins n’était-elle pas dans les sempiternelles tentes dortoirs avec lits superposĂ©s. Partout oĂč l’humain s’installait, il personnalisait son lieu de vie, pour en faire un chez soi communautaire, acceptable par tous. D’oĂč la prĂ©sence de nombreux effets personnels, d’un jukebox qui entamait un air que Pedge affectionnait. Des hommes jouaient aux cartes, des lumiĂšres faisaient leur petit effet, tandis que des hommes entouraient le groupe de joueur pour mater la partie tout simplement. Non, elle n’était pas vraiment dĂ©paysĂ©e. Tout cela Ă©tait commun au monde militaire. Charge aux nouveaux de s’intĂ©grer dans ce gloubi-boulga en prenant ce qui Ă©tait dĂ©jĂ  Ă©tabli et en proposant des nouveautĂ©s si le cƓur lui en disait. Tant que cela convenait Ă  l’ensemble des personnes dĂ©jĂ  prĂ©sentes, ce n’était que du bonus. Mais comme elle Ă©tait dans l’antre de techniciens, il y avait des particularitĂ©s assez
 surprenantes. Ce barbecue par exemple. C’était dingue. Et drĂŽlement sympa. Sans parler de ce frigo bricolĂ© Ă  mĂȘme du circuit de refroidissement ! Pedge se demanda l’espace de quelques secondes si le colonel Ă©tait au courant de tout ça. Probablement que oui, et comme tout commandant qui se respecte, il laissait faire tant que l’équipe Ă©tait efficace et que cela ne nuisait pas Ă  l’intĂ©gritĂ© de son croiseur chĂ©ri. Personne ne vint la saluer, personne ne vint couper son observation latente des lieux. Au moins, elle avait le loisir de poser les yeux n’importe oĂč, l’épaule appuyĂ©e sur le chambranle de la porte. L’endroit fourmillait de vie. Chacun y allait de son petit passetemps. Et personne ne faisait chier personne, ce qui rassura Pedge, qui se disait que si elle voulait se caler dans son plumard pour bouquiner, on ne l’embĂȘterait pas. Des fois, il y avait des personnes assez chiantes et envahissantes, et soi le groupe tenait avec, soit il finissait par l’écarter petit Ă  petit. Bon il Ă©tait temps. Pedge avait repĂ©rĂ© Tyrol. C’était sans doute le plus sĂ©rieux de tous ceux qui jouaient Ă  la console, au golf, ou mĂȘme Ă  la couture. Elle s’était promise d’ĂȘtre humble, aussi n’entra-t-elle pas avec toute son arrogance habituelle. Mais bon, cela restait Pedge, et elle arma une fois, puis deux fois, puis trois fois son poing, pour le faire cogner contre la partie mĂ©tallique de la porte, espĂ©rant avoir un minimum d’attention. Bonjour, je cherche le sergent chef Tyrol », fit-elle quand elle capta son auditoire. Elle savait trĂšs bien qui c’était dans la piĂšce, mais qu’importe. C’était, selon elle, plus efficace de demander l’information aux membres. La volontĂ© d’ĂȘtre serviable envers un nouvel arrivant permettait souvent de se faire une idĂ©e des gens prĂ©sents. Il y en aurait forcĂ©ment un pour lui faire de la lĂšche, et vouloir tout lui montrer tandis que d’autres seraient plus rĂ©fractaires, plus rĂ©servĂ©s avec elle. Peut-ĂȘtre qu’elle se tromperait et que tout le monde l’ignorerait, et dans ce cas
 ben elle prendrait sur elle pour aller voir directement le concernĂ©. Equipe soirFinalement, il n’y eut que trĂšs peu de rĂ©action. Les deux femmes qui mettaient la table s’étaient contentĂ©es de lui faire un geste de loin pour lui dire de rentrer. Les hommes demeuraient imperturbables sur leur partie de carte. Le type Ă  la console se contentait de la fixer Ă©trangement, une clope Ă©teinte coincĂ©e dans le coin de la bouche, avec un air vĂ©ritablement au deux qui faisaient de la couture, la femme Ă  la coiffure trĂšs loin de la rĂ©glementation fronça les sourcils tandis qu’elle donnait un coup de coude Ă  son ami pour la pointer du doigt. DĂšs que cet homme rencontra la silhouette de Pedge Ă  la porte, il fronça Ă©galement des sourcils en cessant sa regard de Tyrol s’était dĂ©tournĂ© vers l’accĂšs et il acquiesça. Oui, par ici ! » Fit-il briĂšvement en levant la main. L’autre Ă©tait plaquĂ©e contre son oreillette. // Non. Non, il fallait dĂ©couper la zone trois en premier. Celle que je vous avais pointĂ© ! Tout devait ĂȘtre prĂȘt pour demain matin ! L'Athena est dĂ©jĂ  en train de...// Le technicien grommela, visiblement agacĂ© par la mauvaise surprise. Il replia nĂ©gligemment ses cartes pour les coincer sous son bras alors qu’il quittait la table.// Vous ne bougez pas de lĂ  ! Je vous rejoins...attendez que...//En passant Ă  cĂŽtĂ© d’elle, le sergent-chef s’immobilisa soudainement et se tourna vers ses hommes. HĂ© ! J’en ai pour quelques minutes...faites-lui faire le tour du proprio ! » Il repartit aussitĂŽt, toujours en conversation radio. Il laissa dans son sillage une trĂšs forte odeur de transpiration et de saletĂ©. Le silence retomba soudainement comme du plomb. Le Jukebox sauva quelque peu l’ambiance en enchaĂźnant immĂ©diatement sur l’air de “Run to the jungle”. A part ceux qui jouaient aux cartes, le reste de l’équipe se contentait de jauger la nouvelle arrivante. C’est la blonde Ă  la coiffure non rĂ©glementaire qui quitta la couche pour s’approcher d’elle, son ami dĂ©laissa sa couture pour faire de mĂȘme. Regardez donc ce que le vent nous amĂšne... » FĂźt Marta en la regardant de la tĂȘte au pied. Impeccable l’allure pas mĂȘme un pli sur l’uniforme de madame. »L’homme Ă©tait tout aussi peu accueillant. Il rĂ©pondit du tac au tac Ca pue l’élite militaire Ă  plein nez ça
 » Tiens donc ! Les petits pĂšte-culs qui se pensent les meilleurs parce qu'ils ont trainĂ©s dans la boue. T’es de ceux-lĂ  ? Qu’est-ce que tu viens faire par ici ? » Franck haussa les Ă©paules et la considĂ©ra dans un air assez hostile. Elle doit croire qu’on peut pas se dĂ©brouiller avec un type en moins
 » Ou elle vient faire sa bonne petite action parce qu’elle a rien Ă  foutre de sa vie chez les gars d’en bas, c’est ça ? »Le type Ă  la gameboy, Harry, dĂ©colla sa clope pour intervenir d’une voix plus forte sans quitter sa couchette. Vas-y mollo avec la nouvelle. Je l’ai vu passer chez le vieux, c’est une sardine. »Marta Ă©carquilla les yeux, comme si l'Ă©lĂ©ment Ă©tait encore plus Ă  la dĂ©charge de Pedge. Elle se retourna vers Welsh. T’es pas sĂ©rieux ! » Un lieutenant je crois, avec un bĂ©ret vert Ă  l’épaule. »Il hocha la tĂȘte avant de retourner sur sa console. Le regard de requin revint se poser sur Pedge. C’était apparemment encore pire. Et ben ça alors, mon lieutenant, comme ça on vient fricoter avec la valtingue ? On veut des petites histoires Ă  raconter Ă  ses copains gradĂ©s. Se vanter Ă  la crĂšme de la crĂšme des pĂ©teux ? La peau de mon cul ouais ! » Elle lui fĂźt face de tout son long dans un Ă©lan de complĂšte provocation. Franck faisait pareil en se tenant Ă  cĂŽtĂ© silencieusement. Soit il suivait aveuglĂ©ment, soit ses pensĂ©es Ă©taient encore plus sombres et ils les gardaient pour lui. Marta ne tarda pas Ă  les traduire. Écoute-moi bien, boulet. Rien Ă  cirer de ton grade ou de la raison pour laquelle tu viens jouer les touristes dans notre piaule. Je sais pas ce que t’as fait de “bon” au vieux pour qu’il t’envoie. Mais t’a rien Ă  foutre chez nous. »Lipton referma son jeu de carte avant de les balancer nerveusement sur la table. Il se retourna en fusillant Marta du regard. Tu vas la fermer oui ? Le chef dit qu’elle restera deux semaines. Ca arrivera vite. Alors fait pas de vagues, t’es dĂ©jĂ  sur la sellette. »La blonde regarda son collĂšgue et secoua la tĂȘte avant de lui rĂ©pondre HĂ© ! T’es dans quel camp toi ? On paume un de nos gars et mĂȘme pas deux semaines aprĂšs, on reçoit “ça” en guise de renfort ? Faut le prendre comment ? » Comme ça vient. Alors Ă©crase maintenant ! »Lipton s’était levĂ©, il alla jusqu’au trio et repoussa doucement Marta du chemin de Pedge. Retourne dans ta couchette, je m’en charge. » Ouais...c’est ça. » FĂźt la jeune femme trĂšs acide. T’habitue pas trop aux draps, boulet. Tu auras pas le temps de les rĂ©chauffer. » Tu devrais rendre service Ă  tout le monde en te cassant. Content de t’avoir connu... » LĂącha Frank dans un coup d’épaule provoquant avant de suivre serra la mĂąchoire. Il n’était pas d’accord sur le comportement mais comprenait le fond de la situation. Une part de l’équipe Ă©tait encore au beau milieu d’un deuil au moment oĂč une gradĂ©e volontaire les rejoignait. Et il faut dire que l’élite militaire souffrait d’un prĂ©jugĂ© assez pĂ©joratif. Pedge reprĂ©sentait donc ce que ces deux-lĂ  dĂ©testaient. Bon. Je m’appelle Carwood Lipton. Tout le monde ici m'appelle Lip. Ton nom, c’est quoi ? » Ce n’était pas la farandole pour l’accueillir, mais en mĂȘme temps, ce n’était pas Ă©tonnant. Ils devaient bosser d'arrache pied depuis que le DĂ©dale Ă©tait en rĂ©paration, et ils Ă©taient en plein moment de dĂ©compression. NĂ©anmoins, elle s’attendait Ă  un peu plus de considĂ©ration, surtout dans une Ă©quipe rĂ©duite comme celle-lĂ . Peut-ĂȘtre parce qu’elle avait toujours Ă©tĂ© habituĂ© Ă  l’entraide et Ă  la fraternitĂ© militaire, celle qui faisait qu’on intĂ©grait le nouveau qui Ă©tait susceptible de mourir demain. Mais elle devait se rappeler qu’elle n’était pas dans une section de combat, mais dans une section d’appuis. Ils pouvaient subir des pertes, puisqu’ils subissaient l’épreuve du feu indirectement eux aussi mais proportionnellement ils Ă©taient moins exposĂ©s que le connard qui avançait dans une rue oĂč les positions d’embuscades Ă©taient lĂ©gions. Certes, ce n’était peut-ĂȘtre pas aussi vrai dans un croiseur soumis Ă  des tirs ennemis, puisqu’ils se retrouvaient en premiĂšre ligne pour gĂ©rer les avaries, et Dieu savait qu’elles pouvaient ĂȘtre nombreuses dans un affrontement. Il pouvait y avoir tout un tas de facteurs qui entraient en ligne de compte et qui pouvaient expliquer cette rĂ©action d’indiffĂ©rence gĂ©nĂ©rale ou presque. Le Sergent-Chef Tyrol se manifesta quand mĂȘme et c’était tout ce que voulait l’ex sous-lieutenant. De ce fait, elle allait pouvoir se placer sous son commandement au plus vite, et intĂ©grer l’équipe officiellement. Sauf que voilĂ , ce dernier n’avait manifestement pas le temps. Bien », fit-elle en guise de rĂ©ponse dans le vent alors qu’elle se poussait lĂ©gĂšrement pour laisser passer l’homme Ă  l’odeur rance. Elle ne manifesta rien de plus alors qu’elle se repositionnait pour regarder Ă  nouveau dans le dortoir. Il n’y avait plus qu’à se faire indiquer sa couchette pour installer ses maigres affaires dans le casier qui Ă©tait juxtaposĂ© Ă  tout ça, et faire connaissance avec l'Ă©quipe. Mais elle n’eut pas le temps d’ouvrir Ă  nouveau la bouche qu’une des femmes du dortoir approcha, accompagnĂ© du mec qui faisait de la couture quand elle Ă©tait arrivĂ©e. Au regard des tronches qu’ils tiraient, la jeune femme estima rapidement qu’ils n’allaient pas ĂȘtre accueillant, mais elle resta de marbre, se contentant de les regarder approcher tranquillement. Elle fixait surtout la jeune femme Ă  la coupe de cheveux particuliĂšre. Si elle n’avait pas accrochĂ© son regard dans un premier temps, c’était surtout parce qu’elle lui tournait le dos et que le cĂŽtĂ© propre » de sa tignasse ne l’avait pas choquĂ©e. Mais l’autre cĂŽté  C’était particulier. Pedge aimait assez en fait. Elle exprimait sa personnalitĂ©, mĂȘme si l’accoutrement capillaire laissait Ă  dĂ©sirer pour un militaire, surtout que c'Ă©tait agrĂ©mentĂ© d’un tatouage assez imposant. Mais les temps Ă©taient plutĂŽt au laxisme pour tout ça, surtout dans les groupes spĂ©ciaux. On laissait les personnalitĂ©s Ă©clore, pour les magnifier et non les brimer comme avant. Son impression se confirma dĂšs qu’elle ouvrit la bouche, tout en la dĂ©taillant d’un air arrogant, voir prĂ©dateur. Elle avait raison de fixer son attention sur la jeune femme blonde. L’autre n’était qu’un accessoire de la belle qui portait clairement la culotte dans leur duo » de cul terreux. AussitĂŽt, des barricades s’érigĂšrent et sa mine resta rĂ©solument neutre, tandis qu’ils commençaient Ă  essayer de la jauger. Leur petit jeu Ă©tait lisible assez facilement. Elle lui posait les questions sans attendre spĂ©cialement de rĂ©ponse, et l’autre rĂ©pondait sans attendre qu’elle ne rĂ©agisse. De toute façon, elle ne comptait pas lui rĂ©pondre, prĂ©fĂ©rant rester mutique et attendre que ça passe. C’était une forme de bizutage. Rien de plus. Il a fallu qu’un des types prĂ©sent la voit chez le colonel, et avec ses galons en plus. A croire que c’était une tare d’ĂȘtre officier dans leur monde. C’était dĂ©plaisant. Il y avait des relents d’une lutte des classes affichĂ©es, chose qui ne devait pas ĂȘtre dans l’armĂ©e. Qu’est-ce qu’elle avait envie de lui rentrer dedans. Cette brebis ne serait rien sans un officier qui la magnifiait en lui bottant le cul. Mais madame se pensait supĂ©rieure
 En fait non, elle faisait clairement un complexe d’infĂ©rioritĂ© entre les techos militaires et les soldats des sections de combats, sans parler des soldats du rang versus les gradĂ©s. Pourtant, les sections d’appuis Ă©taient fondamentales Ă  une armĂ©e pour assurer un front logistique et technique qui faisait Ă  lui seul la diffĂ©rence entre deux armĂ©es et qui permettait de remporter une guerre. Et puis
 mĂȘme si elle Ă©tait une sardine de l’élite militaire » qui avait traĂźnĂ© dans la boue », elle venait d’une section d’appui elle aussi, et elle avait connu le regard des vrais », les fameux qu’on envoyait avec un couteau suisse renverser Cuba, qui avaient une nette tendance Ă  rabaisser tous les autres. Sauf que sans la logistique, ils ne mangeraient pas, sans parler de l'hygiĂšne et de tout le reste. En plus de ça, elle essuyait rĂ©guliĂšrement des commentaires dĂ©sobligeants sur sa fonction Ă  instruire des arabes qui demain seraient les ennemis des États-Unis. L’islamophobie Ă©tait une gangrĂšne et elle en faisait les frais. Pourtant il suffisait de partager le quotidien de ces gens pour s'apercevoir qu'ils n’aspiraient qu'Ă  la paix et Ă  rentrer chez eux vivant le soir pour retrouver leur s'Ă©tait sentie dĂ©munie au milieu de cette culture Ă©trangĂšre qui avait du mal, comme en Occident il fut un temps, Ă  faire une place aux femmes dans leur sociĂ©tĂ©. Son grade ne suffisait pas Ă  asseoir son autoritĂ© et elle avait dĂ» faire preuve de charisme pour parvenir Ă  se faire respecter. Ce serait la mĂȘme chose ici vue qu'elle n'Ă©tait qu'une premiĂšre classe. Donc qu’elle aille se faire foutre cette connasse en pensant la juger sans la connaĂźtre ; en la mettant dans un panier dont elle ignorait mĂȘme la contenance. La mĂ©fiance n'Ă©tait pas une raison, de mĂȘme que l'adversitĂ©, pour ĂȘtre insultante gratuitement, surtout Ă  ce degrĂ© de violence verbale. Si elle n’avait pas compris cela, elle n'avait rien Ă  foutre dans l'armĂ©e, et son broute minou Ă©galement. Pedge Ă©tait calme. Elle la regardait, sans animositĂ©, avec une certaine forme de quiĂ©tude sur les traits, qui provenait surtout de ses yeux aux paupiĂšres lourdes. Certes elle avait entrouvert sa bouche pour respirer amplement par le nez et expirer par ses lĂšvres, cela lui permettant de se rĂ©guler et de ne pas cĂ©der Ă  une pulsion regrettable. Elle avait les bras le long du corps, et elle ne semblait pas le moins du monde craintive de l'intrusion dans son espace personnel. NĂ©anmoins, Ă  l’intĂ©rieur, mĂȘme si elle avait le sentiment que cette colĂšre n’était pas uniquement dirigĂ©e sur elle, elle encaissait. Cette pimbĂȘche pensait sĂ»rement qu’elle avait tout vu tout vĂ©cu, et c’était tant mieux pour elle, mais elle Ă©tait loin du compte Ă  son sujet. Elle crut comprendre qu’ils avaient perdu quelqu’un dans l’affrontement avec les croiseurs Wraith, et cela n’arrangea pas le sentiment de culpabilitĂ© dĂ©vorante qui tiraillait les entrailles de la texane. Mais si cette femme n’avait connu que la mort d’un proche dans sa carriĂšre militaire, alors elle pouvait aller se rhabiller. Une envie de lui mettre un coup de boule Ă©mergea dans son esprit, ou mĂȘme de lui cracher Ă  la gueule, mais elle se fit violence pour ne pas passer Ă  l’action. Elle avait une envie impĂ©riale de l’écraser comme un moucheron, de lui montrer qu’elle Ă©tait insignifiante et dĂ©testable, et qu’elle pouvait lui faire fermer sa grande gueule en deux secondes. A elle, et Ă  son copain soumis. Le sous-entendu sur les passes droits qu’elle aurait obtenu en faisant une gĂąterie au Colonel lui passa au-dessus. C’était regrettable que ça vienne d’une femme, mais ce n’était pas la premiĂšre fois qu’on la lui faisait celle-lĂ . Pedge n’avait pas bougĂ© d’un pouce quand elle s’étendit comme un serpent devant elle. Non, elle la toisa sans rien dire, la respiration calme et posĂ©e, maitrisĂ©e, toujours dans une position relĂąchĂ©e, les mains le long du corps. Elle Ă©tait prĂȘte Ă  se dĂ©fendre nĂ©anmoins. Cela dit, ce n’était pas une greluche qui allait lui faire pĂ©ter un cĂąble. Et puis, elle s’était promise d’ĂȘtre humble. Elle entrait par la petite porte, et faire pĂ©nitence dans un environnement pareil serait salvateur
 Peut-ĂȘtre. Qu’est-ce qu’elle penserait d’ailleurs, la blondasse, si elle savait qu’elle avait vendu les informations qui avaient permis aux Wraiths d’attaquer leur vaisseau, et qui avait tuĂ© l’un dĂšs leur ? L’espace d’un instant elle se demanda si elle ne devait pas avouer qu'elle Ă©tait Ă  l'origine de la fuite. Ce serait risquĂ© vu l’animositĂ© ambiante. Et puis elle Ă©tait dĂ©jĂ  jugĂ©e sur sa simple apparence, ce serait suffisant pour aujourd' des hommes essaya de prendre la dĂ©fense de l’amĂ©ricaine, tant bien que mal, mĂȘme s’il essayait simplement de tempĂ©rer les ardeurs du binĂŽme. Bon voilĂ , elle avait officiellement son nouveau surnom. Boulet ». Ce n’était pas mal. Elle s’en accommoderait. Elle avait eu dĂ©jĂ  pire. Suppot d’Allah » ; Le glaçon » ; LĂšche Cul » ; Miss balai dans le cul », bref celui lĂ  avait le mĂ©rite d'ĂȘtre poli. Quoiqu'il en soit, quiconque l’appelerait comme ça se verrait gratifier d'une ignorance totale et royale de la texane. Elle ne comprenait pas qu'on traite de la sorte quelqu'un qui venait filer un coup de main. Cela la dĂ©passait clairement. Le geste physique du type passa, par contre, trĂšs mal. Pedge crispa la mĂąchoire pour ne pas l’attraper par l’arriĂšre de la nuque et lui propulser la tĂȘte contre un lit afin de lui pĂ©ter les dents. Au lieu de ça, elle soupira en effaçant l’insulte et l’agression du plat de la main, en lissant son uniforme, comme pour le dĂ©barrasser de la saletĂ© de ce type. Toute façon, les petits roquets Ă  sa mĂ©mĂšre comme ce genre d’individu ne savait pas s’exprimer autrement que par la violence. Il avait grillĂ© sa cartouche d'entrĂ©e de jeu. La prochaine fois, elle ne laisserait pas passer. Allen », finit-elle par rĂ©pondre au dĂ©nommĂ© Lip, alors que son regard finissait de lĂącher les deux abrutis et que ce dernier se prĂ©sentait Ă  elle. EnchantĂ©e. » Elle embrassa la salle du regard. A part lui, personne n’avait vraiment bougĂ©. Une myriade de phrase cynique lui vinrent en tĂȘte, comme on m’avait dit qu’elle mordait mais c'Ă©tait plutĂŽt une caresse » ou encore la blondasse a fini de rouler des muscles, elle peut pisser sur mon lit aussi si elle veut, pour marquer son territoire », et d'autres joyeusetĂ©s de ce genre mais ce serait purement de la provocation gratuite et ça remettrait de l’huile sur le feu. Je crois que mon sergent instructeur serait jaloux d'un pareil accueil. », finit elle quand mĂȘme par dire sans baisser la voix. Tout le monde pouvait entendre et elle n’en avait rien Ă  foutre. Elle Ă©tait aigrie et elle n'arrivait pas Ă  le contenir. Tu peux me montrer ma couchette s'il te plaĂźt ? Je vais me poser un moment. ». Equipe soirSur le moment, Lip ne releva pas la remarque. Il n’avait probablement pas l’intention d’abonder dans le sens de Pedge mĂȘme si, il le reconnaissait intĂ©rieurement, cette façon d’accueillir une nouvelle n’était absolument pas rĂ©glo. L’homme aurait pu alors s’investir de la mission de lui assurer un tout autre jugement sur le reste de l’équipe en faisant toute la prĂ©sentation. Mais Ă  vrai dire, le spectre du dĂ©funt de l’unitĂ© planait encore chez tout le monde. Il l’invita d’un geste simple Ă  le suivre jusqu’au centre de la salle, au niveau des tables, oĂč se trouvait le compagnon de jeux. Il comptait un certain nombre de cigarettes qui se trouvaient face Ă  lui et les rangeaient dans un vieux paquet usagĂ©. Lorsque Pedge demanda oĂč se trouvait sa couchette, le silence retomba l’espace d’une seconde, comme si elle avait lĂąchĂ© une bombe avant que tous ne se rappelle immĂ©diatement qu’elle ne pouvait pas savoir...et que c’était Ă©galement la seule de dĂ©sarma gentiment en lui souriant. Pas tout de suite, Allen. Autant que je te prĂ©sente les autres, que tu te fasses ton idĂ©e qu’aprĂšs avoir rencontrĂ© tout le monde... »LĂ , il venait de rĂ©pondre aux deux pointa le compagnon de jeu du doigt avant de reprendre. Donc Donald Malarkins, c’est un peu le joueur invĂ©tĂ©rĂ© de la bande. Sympa au quotidien mais impitoyable quand il s’agit de te plumer aux cartes. Les jeux d’argents sont interdits Ă  bord, sauf au pont douze...et encore tu ne repars jamais avec tes gains. Donc on parie des clopes, ça reste bon-enfant. » Je suis quand mĂȘme riche Lip, tu y as laissĂ© toutes les tiennes ! » FĂźt Donald en rigolant. Sans annoncer le geste, il balança le paquet de cigarettes reconstituĂ© dans les mains de son camarade. Il fixa ensuite Pedge. Toi, on se revoit vite sur ma table de jeu...j’ai hĂąte de savoir ce que tu vaut ! »Lipton laissa un fin sourire Ă©tirer son visage. Il rangea les cigarettes dans la poche intĂ©rieure de sa combinaison orange fluo puis pointa ensuite son doigt en direction du joueur de golf. EugĂšne Rhoes, le mec avec le club de golf. Il en a pas l’air comme ça mais c’est un sacrĂ© forgeron. Il a conçu avec quelques gars cette petite piste et la boĂźte aux lettres. Il a tellement de cales sur les doigts qu’il est le seul Ă  pouvoir se vanter de prendre les grilles du barbeuc Ă  pleines mains. »L’homme en question leva son club de fortune avec un fin sourire, un simple signe de bienvenue qui ne voulait pas dire plus que ça. Il se contenta simplement d’observer Pedge de loin sans rien dire. Il se retourna finalement, quelques secondes plus tard, pour reprendre sa bifurqua vers les deux jeunes femmes qui terminaient de poser les couverts. Il y avait onze places sur deux tables qu’elles venaient de rapprocher entre elles. Les deux brunes se tenaient un peu comme des soeurs insĂ©parables. En les voyant, on sentait clairement qu’elles passaient le plus clair de leur temps Ă  dĂ©conner ensemble. C’était une camaraderie trĂšs avancĂ©e qui devait dater d’un bon nombre d’annĂ©es maintenant. L’une d’elle, presque hilare, repoussa Lipton de ses deux mains comme pour le chasser du giron de Pedge. Sans dec, Lip, tu prĂ©sentes comme un pied, c’est horrible !!! »L’homme rigola. Tu sauras faire mieux alors ? » J’en suis sĂ»re. Tu parles comme un bouquin, elle va crever d’ennui avant de toucher une clĂ© la fille ! Laisse-moi faire. »Carwood souriait. Il fĂźt un clin d’oeil sans se vexer de cette petite pique et salua silencieusement Pedge avant de s’en retourner Ă  sa partie de carte. La petite brune qui l’avait accueilli l’approcha et l’invita Ă  s’installer Ă  la table. Qu’elle soit au centre du duo. Je suis contente. Une nouvelle femme dans l’équipe c’est de l’oestrogĂšne en plus dans ce monde de primate, j’y croyais plus ! Je m’appelle Katleen. Et elle, en face, c’est Matty, ma meilleure amie. »Elle lui tendit la main pour la serrer. Sa “jumelle” fĂźt pareil avant de complĂ©ter Ouais, Marta s’est chargĂ©e de faire le surplus de gĂšnes de CroMagnon dans l’équipe. C’est la viking qui t’a accueilli tout Ă  l’heure ! Elle est plus sympa qu’elle en a l’air. Et le soumis qui fait sa couture s’appelle Franck. D’ailleurs !!! » Elle capta son attention en Ă©levant la voix. De loin, Marta fusillait Pedge du regard en voyant son intĂ©gration se faire. Franck leva le nez de sa couture pour fixer Matty. Tu fais aussi dans la lingerie fine Franck ? J’ai des dessous qui mĂ©riterait bien d’ĂȘtre raccommodĂ©. Vu que tu as l’air plus douĂ© de tes doigts pour faire ça ! »L’homme rĂ©pondit d’un magnifique doigt d’honneur levĂ© en l’air. Puis il secoua nĂ©gativement la tĂȘte en rigolant. Bon. Autant te le dire tout de suite, ta couchette c’est celle du collĂšgue qu’on a perdu. Alors Ă©vite de poser trop de questions sur lui. On a vidĂ© ses tiroirs pour te faire un peu de place, ton casier c’est celui qui porte le nom de “MAC”. »Le sourire de Matty s’était dĂ©fait. Elle parut beaucoup plus sĂ©rieuse. En fait, ne pose simplement pas de questions, surtout Ă  Marta. Je pense que le reste devrait rouler pour toi. » Oh, Matty, ferme ta foutue gamelle... » FĂźt Marta dans une voix particuliĂšrement agressive. Bref. » Reprit-elle en ignorant la viking. Tu sais pas trop dans quoi tu as mis les pieds alors on t’a prĂ©parĂ© un petit cadeau de bienvenue. »Katleen dĂ©posa sur la table, devant Pedge, un sac de transport rĂ©glementaire de l’armĂ©e. Il Ă©tait plus petit qu’un sac Ă  dos classique et contenait, ficelĂ© avec du ruban de fortune comme pour signaler le cadeau, plusieurs effets Ă  son attention. Tiens. C’est de la part de toute l’équipe. MĂȘme de ta “meilleure amie” et elle n’a pas crachĂ© dedans ! Enfin, pas encore... »Les deux femmes la regardĂšrent, confiantes. Vas-y, ouvre. »Il y avait une bonne demi-douzaine de dĂ©odorant en gel, deux bouteilles de diluant, un vernis rĂ©parateur pour les ongles, une crĂšme contre les irritations cutanĂ©es, un gel douche qui semblait avoir Ă©tĂ© confectionnĂ© sur le DĂ©dale. Une inscription faite au feutre indiquait “Napalm-tout”. Il y avait aussi une cartouche de cigarette et des couches pour incontinents. Le kit de dĂ©marrage du technicien novice ! » FĂźt Katleen avec humour. Tout ça te sera utile. Ce n’est pas une connerie et ça t’évitera les mauvaises surprises. Alors garde-les Ă  portĂ©e de main. D’accord ? » Saucisses ou entrecĂŽtes ? » FĂźt une voix inconnue, en les coupant dans leur Calamy, le plus imposant et le plus solide de tout le groupe, s’était approchĂ© en portant un tablier beaucoup trop petit pour lui. Il tenait une spatule dans la main et mĂąchouillait nerveusement son cigare du coin de la bouche alors qu’il considĂ©rait Pedge. Les deux filles rigolĂšrent de son entrĂ©e catastrophique, ce qui accentua la nervositĂ© du dernier qui ne lui avait pas encore Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©. Il n’avait pas l’air d’avoir peur de Pedge. Mais il semblait vĂ©ritablement mal Ă  l’aise en parlant Ă  une femme. Attaquer ce groupe de trois pour poser la question avait dĂ» lui demander un effort considĂ©rable et rien que ces rires, pourtant bon-enfant, le gĂȘnait beaucoup. Il Ă©tait dĂ©jĂ  sur le point de faire grande habituĂ©e qu’était Matty, elle l'agrippa par la manche au moment mĂȘme oĂč il initia le mouvement et le retint d’une pression lĂ©gĂšre. C’était comme si elle en avait toujours eu l’habitude de ses rĂ©actions, au point qu’elle avait parfaitement anticipĂ© le mouvement dans un automatisme stupĂ©fiant. La jeune femme n’avait mĂȘme pas eu besoin de regarder oĂč elle mettait la main pour le garder auprĂšs d’elle. Et elle ramena ce gros nounours Ă  elle en lui souriant, comme pour le s’immobilisa et la fixa. Ses doigts jouĂšrent machinalement sur la spatule en trahissant un stress important. Peter, la nouvelle s’appelle Allen. Elle se joint Ă  nous pour deux semaines, tu es au courant non ? »Il grommela en signe de rĂ©ponse positive. Super...dans ce cas merguez pour moi. EntrecĂŽte pour Kate. » Son regard se tourna vers Pedge. Peter fĂźt de mĂȘme en machouillant davantage son cigare. Son expression tĂ©moignait d’une certaine mĂ©fiance et il ne lĂąchait pas un seul mot. Et toi Allen ? Qu’est-ce que tu prends ? » Le blanc qui suivit sa question sur la couchette finit de faire comprendre Ă  Pedge qu’ils n’étaient pas spĂ©cialement en colĂšre contre elle, mais plutĂŽt sur le fait qu’elle remplaçait, peut-ĂȘtre un peu trop rapidement, la personne qui Ă©tait morte rĂ©cemment. Manifestement, cette personne comptait beaucoup dans l’équipe sinon le malaise ne serait pas aussi perceptible. Le pire dans tout cela Ă©tait qu’elle ne pouvait pas lĂ©gitimement se dire que ce n’était pas de sa faute. N’importe qui se serait dit ça, n’importe qui sauf Pedge, puisqu’elle savait qu’elle Ă©tait Ă  l’origine des informations qui avaient fuitĂ©. Elle Ă©tait donc indirectement responsable. Est-ce que le vieux singe avait fait exprĂšs de la coller dans cette unitĂ© ? SpĂ©cialement celle-lĂ  ? C’était risquĂ© au demeurant. Elle pouvait fort bien dire qu’elle Ă©tait une traĂźtre et l’immersion en terre inconnue tournerait vite au pugilat. Peut-ĂȘtre qu’il testait aussi sa capacitĂ© Ă  ĂȘtre franche, et Ă  assumer ses actes comme elle le faisait en dĂ©missionnant
 Elle n’en savait rien et elle ne comprenait pas bien la dĂ©marche. Pourquoi est-ce qu’il l’invitait Ă  reconsidĂ©rer sa demande de quitter l’armĂ©e aprĂšs deux semaines, s’il la collait prĂ©cisĂ©ment dans un endroit oĂč elle pouvait prendre en pleine face les consĂ©quences de ses actes ? Parce que oui, elle n’avait aucun doute quant au fait qu’elle allait pouvoir s’intĂ©grer dans ce groupe, ce n’était qu’une question de temps, mais elle allait le faire de façon sournoise, sans leur dire la vĂ©ritĂ©, et franchement, cela ne lui ressemblait pas. Elle avait envie de faire pĂ©nitence et de se faire juger par ses paires, c’était prĂ©cisĂ©ment ce qu’elle avait demandĂ© Ă  Caldwell. Alors ? Est-ce pour cela qui l’avait mise ici ? Qu’elle avoue Ă  ses paires et qu’ils fassent justice comme il se doit ? Probablement. Le colonel escomptait surement qu’ils lui pardonnent et ainsi, qu’elle soit soulagĂ©e de ce poids et qu’elle ne revienne sur sa dĂ©mission. Et si tel n’était pas le cas ? Ben, ce serait une question de deux semaines avant de prendre le large. Elle allait donc devoir leur dire, maintenant qu’elle semblait avoir comprise la dĂ©marche du Colonel du DĂ©dale. Pour l’heure, c’était le moment des prĂ©sentations. Elle allait pouvoir se faire une idĂ©e de ses futurs compagnons de bords pour les quatorze jours suivants. Franchement, elle n’avait pas du tout envie de les connaĂźtre, surtout que pas un seul d’entre eux Ă  part Lip ne s’était manifestĂ© pour empĂȘcher la blonde et son sbire de lui tomber sur le coin du rĂąble alors qu’elle n’avait strictement rien demandĂ©. Elle aurait Ă©tĂ© tĂ©moin de ce genre de comportement dans sa section qu’elle aurait tout simplement bottĂ© le cul de sa collĂšgue. Mais bon, elle reverrait sĂ»rement son jugement en les connaissant, et, pour ne pas passer directement pour la coincĂ©e de service, chiante, bornĂ©e et casse-couilles, elle opina du chef. Elle se tourna vers le compagnon de jeu de carte de Lip. C’était donc le monsieur carte de la petite bande. Il y en avait toujours un. Elle nota son nom mentalement en y associant son visage. Elle Ă©tait assez physionomiste et d’avoir gĂ©rĂ© des classes d’Afghans, elle savait que sa mĂ©moire des patronymes Ă©tait excellente. Pedge Ă©tait une quiche aux cartes, et la derniĂšre fois qu’elle avait jouĂ© Ă  un jeu comme-ça, c’était sur la planĂšte des cowboys. Cela avait mal fini. Mais bon, entre militaire de la mĂȘme base, c’était plutĂŽt bon enfant. Bien entendu, elle ne se dĂ©monta pas le moins du monde. Quand tu veux. », lui rĂ©pondit-elle du tac au tac en appuyant ses propos par son regard. Au moins, s’il rendait les cigarettes, il devait continuer de trouver des mecs Ă  plumer proprement. Parce que bon, il fallait reconnaĂźtre que se faire ramoner Ă  chaque partie de carte n’aidait pas Ă  vouloir y retourner. Le regard de Pedge suivit l’indication de Lip, l’invitant d’un geste Ă  considĂ©rer une autre personne. Le golfeur. Elle rĂ©pondit d’un signe de tĂȘte au bienvenue du jeune homme. Il Ă©tait vrai qu’il n’avait pas du tout l’air d’un forgeron, avec ses traits dĂ©licats et ses airs d’adulte sortit tout droit de l’adolescence. Il n’ajouta rien de plus, et elle fit de mĂȘme, se tournant une fois qu’il reprenait sa partie pour passer Ă  un autre membre d’équipage. Elle vit Ă  ce moment-lĂ  la complicitĂ© qui rĂ©gissait les lieux et dont elle Ă©tait pour le moment exclue. Fallait dire que l’accueil avait plutĂŽt jetĂ© un froid. Il venait de passer aux deux femmes de la bande si on mettait la blonde de cĂŽtĂ©, lesquelles s’occupaient de mettre la table. Les voir ne faisait pas de doute quant au lien qui les unissait, certainement depuis longtemps. L’une d’elle vira Lip en lui disant qu’il prĂ©sentait les gens trĂšs mal, et cela amusa Pedge mĂȘme si elle resta de marbre. Elle ne s’ennuyait pas des explications de Lip, mais ce dernier fut Ă©vincĂ© de la suite des joyeusetĂ©s, et il retourna lĂ©gitimement Ă  son jeu de carte. Quant Ă  elle, elle se retrouva au milieu du duo, lesquelles lui serrĂšrent la main amicalement en guise de bonjour. Elle se dĂ©tendait peu Ă  peu. Sans s’en rendre compte, elle Ă©tait restĂ©e crispĂ©e sur un mode dĂ©fensif suite Ă  l’agression verbale dont elle avait Ă©tĂ© victime en arrivant, et petit Ă  petit, elle baissait sa garde, reconsidĂ©rant les membres d’équipage qui essayaient de faire bonne figure malgrĂ© tout. Les deux femmes Ă©taient donc meilleures amies, ce qui expliquait l’espĂšce d’harmonie qu’il y avait entre elles. Les deux jeunes femmes se chargĂšrent de faire les prĂ©sentations du reste de l’équipe, et il ne restait que les deux connards. Marta et Franck. Pedge essayait de ne pas trop leur en vouloir, de considĂ©rer que peut-ĂȘtre, il y avait eu quelque chose de fort entre le dĂ©funt et ces deux-lĂ , mais ça n’excusait pas tout, surtout que de base, ils ne savaient pas qu’elle avait parlĂ© Ă  la Wraith. Donc, ils s’en Ă©taient pris Ă  elle gratuitement, et c’était surtout cela qui avait du mal Ă  passer. Mais bon, les fortes tĂȘtes, elle connaissait, et elle allait gĂ©rer. Ce serait difficile de s’imposer comme leader naturel sans ses galons qui la plaçait au-dessus. Mais tout bon officier qui se respecte devait acquĂ©rir une autoritĂ© naturelle et lĂ©gitime auprĂšs de ses hommes, mĂȘme au-delĂ  du simple grade. Elle ferait son trou. De toute façon, elle ne comptait prendre la place de personne. Dans deux semaines, elle Ă©tait partie, et Ă  l’heure actuelle, elle n’était qu’une exĂ©cutante. Elle ne voulait pas de responsabilitĂ© particuliĂšre. Cela faisait du bien de se laisser guider. Quoiqu’il en soit, Marta et Frank semblaient irascible envers les autres mĂȘme si c’était plutĂŽt bienveillant. Katleen mit les pieds dans le plat en lui disant ce qu’elle savait dĂ©jĂ . C’était la couchette du dĂ©funt. Logique. On n’allait pas lui faire un lit tout nouveau. Je ne pose pas de question. », rĂ©pondit-elle en guise d’assentiment. Pas mĂȘme qu'elle ne dirait qu’elle Ă©tait dĂ©solĂ©e. C'Ă©tait de sa faute et elle l'Ă©tait, mais ce n'Ă©tait pas ce qu'il voulait entendre. Elle allait devoir s'en ouvrir, c'Ă©tait certain. Elle fut tirĂ©e de ses rĂ©flexions par un sac posĂ© devant elle. Un cadeau de la part de toute l'Ă©quipe. Ils savaient qu'elle venait, la preuve rĂ©sidait sur la table dans le nombre de couvert. Onze. Bon elle pouvait aussi se dire qu’elle n'Ă©tait pas comptĂ©e puisqu’actuellement ils n'Ă©taient que neuf et il manquait Tyrol. Donc dix. Il en manquait un, ou deux. AprĂšs, le sergent chef avait dĂ» prĂ©venir le reste de l'Ă©quipe qu’ils allaient avoir une nouvelle. Enfin bref, elle prĂ©fĂ©rait pas trop se projeter positivement vu l’accueil. Mine de rien elle restait sur la dĂ©fensive. Avec prudence elle ouvrit le sac, pour y dĂ©couvrir toute une panoplie de dĂ©odorants, savons, vernis rĂ©parateur, crĂšme hydratante, et mĂȘme du produit composĂ© artisanalement, portant une mention assez explicite. Les couches interpellĂšrent la jeune femme. Qu'est ce que ça foutait lĂ  ça ? Pedge ne fumait pas mais elle prĂ©fĂ©ra garder la cartouche de cigarettes pour les futures parties de carte. C'Ă©tait comme obtenir un peu d’argent. On lui confirma que ce n'Ă©tait pas une blague. Soit, elle faisait confiance aux vĂ©tĂ©rans du domaine pour prĂ©juger ce qui Ă©tait bon ou pas. Et bien m
. », allait elle dire quand on la coupa dans son Ă©lan par une question un peu sortie de nulle part. EntrecĂŽte ou saucisse. Elle se retourna vers la personne qui venait de causer pour se retrouver face Ă  un type imposant qui mĂąchouillait un cigare Ă©teint. Pedge le toisa puisqu’il Ă©tait en train de la considĂ©rer. Il ne semblait pas bien Ă  l’aise, engoncĂ© dans son tablier trop petit pour lui. Elle eut rapidement la certitude qu’il avait un problĂšme pour causer avec les femmes, mais pas parce qu’il Ă©tait macho, mais plutĂŽt timide. Il fit demi-tour aussi sec sans avoir obtenu de rĂ©ponse, ce qui fit arquer un sourcil Ă  la jeune femme. Heureusement, Matty le rattrapa, apparemment habituĂ©e aux frasques de monsieur. Elle l’orienta gentiment vers les deux autres, afin qu’il finalise sa demande. Il Ă©tait vraiment stressĂ©. C’était le genre de petits dĂ©tails qu’une prĂ©datrice comme Pedge enregistrait l’air de rien. Salut », fit-elle sans trop s’avancer, alors qu’elle se faisait prĂ©senter. Autant le dĂ©rider tout de suite, mĂȘme si son problĂšme venait surtout de la gente fĂ©minine Ă  premiĂšre vue. EntrecĂŽte, ça ira bien merci. ». Elle conservait son air neutre. NĂ©anmoins, la perspective de manger une piĂšce de viande grillĂ©e au barbecue avait de quoi faire saliver son appartenance texane. Cela devait faire une Ă©ternitĂ© qu’elle n’avait pas mangĂ© de la sorte. Equipe soirPeter grommela. Une sorte de grondement positif et rustre qui lui permettait d’éviter de parler davantage, ne pas montrer entiĂšrement sa timiditĂ©, et ainsi “rĂ©pondre sans rĂ©pondre”. Il malmena son cigare entre ses dents tout en jetant un regard mĂȘlant un peu de curiositĂ© Ă  la mĂ©fiance sur la nouvelle. Puis il se retourna pour repartir sur son barbecue. La viande Ă©tait en train de rissoler sur le grill, quelques saucisses aussi. Il n’avait pas demandĂ© la cuisson alors il fallait s’attendre Ă  avoir du saignant. L’odeur aurait pu mettre en appĂ©tit mais la ventilation modifiĂ©e en hĂŽte aspirante Ă©tait vĂ©ritablement efficace. La peluche de la section ! Il fait ours avec son air peu avenant et intimidĂ© mais c’est un gars adorable. Et il a le coeur sur la main. » FĂźt Katleen avec une certaine tendresse qui l’avait entendu, se contenta de hausser nonchalamment les Ă©paules sans les regarder. C’est comme s’il s’en fichait complĂštement, quitte Ă  s’en montrer insensible, alors que c’était en rĂ©alitĂ© l’inverse. Il apprĂ©ciait ces jeunes femmes qui avait saisi son problĂšme et le respectait sans moquerie. C’était un peu comme des petites soeurs sur lesquelles il veillait le plus souvent. Et aussi Ă©tonnant que ça puisse paraĂźtre Marta faisait Ă©galement partie du chef Tyrol apparut soudainement par l’ouverture du sas en portant trois gros saladiers recouverts d’une feuille d'aluminium. L’un d’eux dĂ©gageait des filets de fumĂ©e dans le faux jours et le plastique transparent s’était teintĂ© d’une buĂ©e. Fini de jouer les gars, j’ai rapportĂ© la graille ! »Lipton et Marta s’était tout de suite approchĂ© pour l’aider Ă  porter les saladiers. Donald quitta sa couchette et sa game boy pour sortir de son casier une Ă©norme poche de chips tandis que le forgeron, EugĂšne, sortait les biĂšres. Le sergent-chef Ă©changea quelques mots avec ses hommes avant que son regard ne se porte sur Pedge. HĂ©, Allen, c’est ça ? » Questionna-t-il de loin. Suis-moi, on va aller chercher ta dotation avant que ça ferme. »Les deux filles lui firent une tape avec une synchronisation complĂštement involontaire, une sur chaque Ă©paule. Katleen prit son sac d’offrande et son propre barda tandis que que Matty s’exprimait Vas-y, fonce. On fait pas attendre le “botteur de culs” ! » FĂźt-elle en accompagnant l’exclamation d’un clin d’oeil. On te laissera tes affaires sur ta couchette Go ! »La jeune femme opina du chef Ă  l’attention de Tyrol quand ce dernier revint avec de la nourriture supplĂ©mentaire et qu’il l’interpella. Quelque part, Pedge ne comprenait pas pourquoi ils n’allaient tout simplement pas au Mess rĂ©guliĂšrement, et qu’ils faisaient ce genre de repas plus sporadiquement, plus exceptionnellement. AprĂšs tout, ils devaient ĂȘtre dĂ©bordĂ©s par le temps, et les minutes qu’ils passaient Ă  rassembler les victuailles n’étaient pas gagnĂ©es ailleurs. Enfin qu’importe, ils fonctionnaient bien comme ils le voulaient, elle n’était personne pour remettre en cause des habitudes
 Et peut-ĂȘtre qu’ils avaient fait ce repas simplement pour lui souhaiter la bienvenue. Une possibilitĂ© qu’elle ne devait pas laisser de cĂŽtĂ©. Je ne comptais pas le faire attendre », rĂ©pliqua Pedge Ă  l’attention des deux jeunes femmes. Elle inclina la tĂȘte Ă  leur attention. Merci les filles », fit-elle d’une voix dĂ©tendue, mĂȘme si son faciĂšs n’exprimait rien de plus que d’habitude. Elles s’y feraient. Comme eux tous d’ailleurs. Elle se permit un clin d’oeil en retour avant de se porter vers l’entrĂ©e du dortoir pour aller chercher sa dotation, comme le lui avait si bien dit le sergent-chef. Peter, c’est prĂȘt dans combien de temps ? » Questionna indĂ©pendamment le sergent. Dix minutes, chef. »Gallen fixa Pedge sur son arrivĂ©e et hocha la tĂȘte. Il prit la direction de la sortie avec elle. Ok, ça nous laisse le temps de faire un tour. Bel accueil protocolaire hein ? Tu dĂ©barques Ă  peine et je me sauve... » Il tourna dans le couloir en direction des douches communes, un peu plus loin se trouvait l’étrange coopĂ©rative. Tu n’arrives pas au meilleur moment Pedge. C’est la course ! On est Ă  flux tendu ici. »Il avait utilisĂ© son prĂ©nom de maniĂšre personnelle, il appelait tout le monde ainsi dans son unitĂ©, mĂȘme les nouveaux. Et il avait dĂ» obtenir cette information de la part de Caldwell, c’était certain qu’ils avaient dĂ» discuter ensemble avant son retour sur le DĂ©dale. Mais la proximitĂ© dont il faisait preuve, et qui Ă©chappait quelque peu au protocole militaire dans un endroit si strict, tĂ©moignait surtout du fait qu’elle Ă©tait en prĂ©sence de la base de la pyramide. En quelque sorte, on pouvait dire que ces techniciens Ă©taient les enfants des gueules noires qui travaillaient le charbon dans les cales des navires d’antan. Le travail Ă©tait dur, physique et Ă©reintant. Ils Ă©taient tous dans la mĂȘme galĂšre et partageait le mĂȘme amour du mĂ©tier. Alors on ne s’encombrait pas du grade tant que le respect demeurait. Tes dĂ©buts ne seront pas une partie de plaisir avec nous. On vient tout juste de terminer les rĂ©parations d’urgences. Il y a encore une centaines d’opĂ©rations Ă  effectuer et nous devons ĂȘtre dans les dĂ©lais pour retourner Ă  l’ancrage. Les gars dĂ©passent allĂšgrement les douze heures par jour, ça peut parfois monter jusqu’à quinze. On est tous Ă  bloc. »Donc les horaires par huitaine ne concernait que les services habituels. Le DĂ©dale avait tellement subi dans l’embuscade que ses techniciens enchainaient les longs cycles sans les compter. Ce n’était pas une blague ! Et ils tenaient ce rythme impressionnant depuis un certain temps dĂ©jĂ . Et que dire de Tyrol puisqu’il chapeautait les trois Ă©quipes Ă  la fois pour ensuite faire son rapport au colonel. S’en Ă©tait dĂ©mentiel. Et c’est lĂ -dedans que Pedge avait mis les pieds. S’il savait pour l’accueil protocolaire
 Est-ce qu’il serait contrariĂ© ? Peut-ĂȘtre. Peut-ĂȘtre pas. Il mettrait ça sur le compte des chamailleries de dortoir, et il laisserait surement passer. Elle haussa des Ă©paules Les prioritĂ©s avant tout, je n’allais pas m’envoler », rĂ©pliqua-t-elle d’un ton Ă©gal. Elle comprenait parfaitement que c’était la course, ne s’offusquant pas de se faire appeler par son prĂ©nom. Elle n’était pas le moins du monde effrayĂ©e par la montagne de travail qui attendait. Elle servait dans l’armĂ©e depuis plus de quinze ans maintenant, et les journĂ©es de huits heures, elle ne connaissait pas. J’espĂšre que ma prĂ©sence sera plus utile que le contraire, afin de soulager un peu l’équipe. Pas Ă©vident de former une novice dans ces conditions. ». Au moins, elle gardait la tĂȘte froide, et elle avait conscience qu’elle ne serait pas dans une posture des plus simples, tant sur le plan humain que sur le plan des compĂ©tences qu’elle n’avait pas. NĂ©anmoins, le travail ne lui faisait pas peur, et cela, il s’en rendrait vite compte. Ils approchĂšrent du comptoir. Un homme un peu plus ĂągĂ© s’y tenait, il Ă©tait vĂȘtu de sa tunique orange fluo, dĂ©montrant son appartenance Ă  une autre Ă©quipe de technicien. Il Ă©tait couvert de saletĂ© et des grumeaux d’une matiĂšre Ă©trange Ă©taient encore collĂ©s Ă  ses cheveux. Gallen poursuivi en chemin Je sais que tu es une sardine. Mais je ne peux pas rĂ©organiser mes gars pour convenir au respect de ton grade. Ca va ĂȘtre Ă  toi de t’adapter Ă  nos mĂ©thodes, Ă  notre façon de vivre. Ca ne sera pas rose. Tu vas vivre des moments difficiles. Mais je pense que tu t’y attends non ? » Il lui fĂźt un sourire entendu. Une certaine aura chaleureuse se dĂ©gageait de lui. Gallen Ă©tait quelqu’un de particuliĂšrement humain qui gĂ©rait ses gars au mieux. Il ne savait pas tout de Pedge ou des raisons de sa prĂ©sence. Mais il prĂ©fĂ©rait mettre les choses au point pour Ă©viter les frictions. Il ignorait encore, Ă  ce moment lĂ , l’accueil un peu brutal dont elle avait Ă©tĂ© la cible. La rĂšgle est simple tu n’es pas venue aux portes ouvertes des techniciens. Je te veux motivĂ©e, volontaire et Ă  bloc. Tu es l’une des nĂŽtres maintenant. Alors ne te laisse pas dire le contraire. Suis les habitudes des gars sans rechigner, accepte les moments de cohĂ©sion et surtout ne t’isoles pas du reste du groupe. Tu auras tes moments Ă  toi, bien sĂ»r, mais je ne veux pas voir de division dans la section, c’est enregistrĂ© ? » Effectivement, je m’y attends, et je suis une premiĂšre classe pour l’heure, donc la sardine fera ce qu’on lui dit. », rĂ©pliqua-t-elle sans ambages. Elle n’avait pas de problĂšme avec cela. Qui plus est, elle Ă©tait la premiĂšre Ă  prĂŽner l'obĂ©issance Ă  son supĂ©rieur, alors elle n’allait pas traĂźner des pieds parce qu’elle Ă©tait censĂ©e ĂȘtre plus gradĂ©e. Il fit une mise au point parfaitement inutile pour la jeune femme, mais ce n’était pas un mal de remettre les points sur les i » de temps en temps, surtout avec un nouvel Ă©lĂ©ment dans l’équipe. Au moins, la rĂšgle Ă©tait fixĂ©e dĂšs le dĂ©part et elle ne bougerait plus. Les termes Ă©taient clairs. Reçu », rĂ©pondit-elle en tout et pour tout. Pedge n’était pas une fainĂ©ante, et elle n’avait pas besoin de le dire. Elle le prouverait amplement dans les prochains jours, et les actes valaient tous les beaux discours. Pour ce qui Ă©tait de la cohĂ©sion d’équipe
 Elle ferait au mieux. Elle ne voulait pas se mettre quelqu’un Ă  dos, mais il fallait croire que sa simple prĂ©sence dans l’affaire Ă©tait rejetĂ©e par au moins deux personnes. Mais bon, ça leur passerait surement, elle en Ă©tait convaincue. Ils apprendraient Ă  la connaĂźtre. Le temps de se renifler le cul tous ensemble et on dira par la suite qu’elle avait toujours Ă©tĂ© lĂ . Les voilĂ  qui Ă©taient dĂ©sormais auprĂšs du technicien qui tenait la technicien qui tenait la coopĂ©rative salua chaleureusement le chef. HĂ© ! Salut patron ! Tu m’amĂšnes enfin de la chair fraĂźche ? » Il eut un rire un peu lourdingue. Mais Ă  voir son Ă©tat, et la dure journĂ©e qu’il avait dĂ» avoir, on pouvait comprendre qu’il se contentait d’un minimum en terme d’humour. Pedge Allen. Elle va nous aider pendant deux semaines. Tu as sa dotation ? » Ah, ouais ! Elle est arrivĂ©e il y a une heure. »Le technicien se pencha puis souleva un ballot rĂ©glementaire de l’armĂ©e qu’il posa sur le comptoir. Il y avait plusieurs tenues fluorescente ainsi qu’une bandouliĂšre d’outils dont elle ne comprendrait pas l’utilitĂ©. VoilĂ . Tu as tout ce qu’il te faut lĂ -dedans. J’ai reçu une allocation de points de ressources pour toi. » L’homme lui donna une carte magnĂ©tique puis tendit la main en direction de l’arriĂšre boutique oĂč se trouvait plusieurs Ă©talages. Il y avait une petite partie Ă©picerie avec des articles provenants de la Terre. Des objets plus rares venant de la culture Athosienne. Des produits de premiĂšre nĂ©cessitĂ©, quelques livres et magazines. Enfin, tout ce qu’il fallait pour amĂ©liorer un petit peu plus la vie difficile des techniciens. Elle acquiesça, n’ajoutant rien voyant qu’il n’avait pas fini. Elle espĂ©rait qu’il lui expliquerait en quoi consistait les points, parce qu’elle ne voyait pas bien de quoi il s’agissait. Au pire, ce serait un sujet de discussion avec les membres de l’équipe. Le gĂ©rant bĂ©nĂ©vole poursuivit son explication, il pointa une petite tablette au passage qui faisait office de catalogue. Il parla avec fiertĂ© Donc, quand tu passes ton temps Ă  bucher et que tu veux pas passer par les voies classiques. Si tu veux pas t’emmerder Ă  patienter chez l’intendant principal ou si tu veux du rhab, un truc qui sort de l’ordinaire, passe faire tes courses ici midinette. Moi, je suis le type qui te dĂ©gote tout ce que tu veux...enfin soit raisonnable, me sort pas “j’veux le pistolet de ronon, lolilol, lol et re-lol”. Nan, ça, ça marche pas... » Je pense qu’elle a saisi, Brad. »Pedge le regardait fixement. Il pensait sĂ©rieusement qu’elle parlait comme ça ? Pourtant, quand on la considĂ©rait deux minutes, il semblait Ă©vident qu’elle n’allait pas sortir ce genre dĂ©bilitĂ©s sans nom. Ok ok, chef, je finis. T’as deux cents cinquante points sur ta carte. Si on est pas lĂ , tu fais tes courses toute seule comme une grande. On connait pas les voleurs dans le coin, alors t’y mets pas ! Mais fait les durer, tes points, ça peut partir vite. Tu verras que quand tu passes ton temps Ă  cavaler, cet endroit, c’est comme ton antre d’ali-baba personnel. HĂ©site pas si tu as des questions, il y a aussi Derek qui la tient quelques heures le matin. Et Ellie en journĂ©e. Ils sont tous trĂšs sympas tu verras. » Tu as ce que je t’ai demandĂ© ? » Mais bien sĂ»r, patron. Pour qui tu me prends ? C’est dans le sac de la jeune. »Gallen acquiesça. Parfait. Je lui montrerai tout Ă  l’heure. »Il pressa le bras de Pedge pour la guider vers les douches communes qui se trouvaient non loin. D’ailleurs un technicien venait d’en sortir en ayant le draps enroulĂ© autour de son bassin. Il passa devant eux, torse nu, sans se sentir gĂȘnĂ© et apparemment trĂšs soulagĂ© de s’ĂȘtre dĂ©crassĂ©. Le cĂŽtĂ© femme se trouve sur la droite. Il y a un coin pour se changer. DĂ©barrasse-toi de ta tenue rĂ©glementaire et enfile le reste. La combinaison se resserre automatiquement autour de tes membres et de ton corps en appliquant une pression assez particuliĂšre. C’est le systĂšme de protection alors ne sois pas surprise, c’est normal. » Heureusement pour elle, il lui expliqua ce qu’il entendait par nombre de points sur sa carte. C’était sympa, et plutĂŽt utile, et cela permettait de faire sauter le circuit habituel, qui Ă©tait, il fallait le reconnaĂźtre, assez long. D’accord, je n’hĂ©site pas. », finit par dire Pedge quand il eut terminĂ©. Non, elle n’hĂ©siterait pas Ă  passer se ravitailler. Finalement, les cadeaux de l’équipe prenaient tout leur sens, puisqu’ils avaient utilisĂ© des crĂ©dits personnels pour lui acquĂ©rir les diffĂ©rents produits indispensables Ă  tout technicien. Elle Ă©tait curieuse de savoir ce dont il retournait. De quoi parlaient-ils ces deux lĂ  ? Qu’est-ce que Tyrol devait lui montrer ? Si Pedge n’était pas trĂšs expressive, elle devait reconnaĂźtre qu’elle Ă©tait assez curieuse de nature, et qu’elle avait du mal Ă  rĂ©sister Ă  la tentation de savoir. Mais comme il confirma au taulier de la coopĂ©rative qu’il allait lui montrer prochainement, elle fit preuve de patience, rĂ©cupĂ©rant son lot d’affaire. BandouliĂšre avec divers outils, tenues bien voyantes, et tout le toutim. Il orienta la jeune femme vers les vestiaires, pour qu’elle se change et arbore directement la tenue qui serait la sienne pendant les deux prochaines semaines. Changement d’uniforme, pour un changement d’unitĂ©, pour un changement de vie radical. Quelque part, elle avait hĂąte de l’essayer, histoire de voir Ă  quoi elle allait ressembler. Elle fut tirĂ©e de ses pensĂ©es par un apollon torse nu qui s’extirpait de la porte des vestiaires pour repartir vers son dortoir, probablement. La jeune femme laissa trainer ses yeux sur les formes dessinĂ©es du buste du jeune homme. DiscrĂštement ou presque. Sur la droite, d’accord », fit-elle en reprenant le fil de la conversation avec Gallen. Il la tutoyait, elle ne se priverait donc pas de le faire. Elle n’aimait pas trop ça avec ses supĂ©rieurs, mais cela semblait ĂȘtre la norme, et adopter la norme Ă©tait une condition sine qua non pour s’intĂ©grer dans un groupe. Ne t’inquiĂšte pas, j’ai l’habitude de porter du cuir », rĂ©pliqua-t-elle pour le rassurer quant Ă  la pression de la combinaison. C’était faux, c’était de l’humour Ă  la Pedge, dit sur un ton qui pouvait laisser penser le contraire. Elle entra dans le vestiaire des femmes, et elle se changea, dĂ©laissant, presque Ă  regret, son uniforme rĂ©glementaire d’Atlantis pour enfiler celui des techniciens de bord du DĂ©dale. Il n’était pas trop chiant Ă  enfiler et comme le sergent chef lui avait dit, elle se resserra toute seule sur son corps quand elle fit grimper la fermeture Ă©claire sur sa poitrine, Ă©pousant ses formes Ă  la perfection. C’était enveloppant, et assez sympa en fait. Ce n’était pas serrĂ© au point de couper la circulation sanguine, mais cela faisait comme une seconde peau. Elle aimait bien ce style de vĂȘtement, moulant agrĂ©ablement. Bon, le cĂŽtĂ© carotte nuclĂ©aire ne lui plaisait pas des masses, mais elle s’y ferait rapidement. Cela deviendrait son uniforme. Elle fit vite, pour ne pas faire attendre le reste de l’équipe. Les dix minutes ne devaient pas ĂȘtre loin d’ĂȘtre Ă©coulĂ©es, et elle ne voulait pas les faire patienter. Marta trouverait sĂ»rement un prĂ©texte pour rĂąler. Elle dĂ©fit son chignon strict pour se faire une queue de cheval, moins coincĂ© que ce qu’elle portait en arrivant. Elle ressortie du vestiaire pour rejoindre Gallen. Je suis prĂȘte », dit-elle en approchant. Elle avait passĂ© la bandouliĂšre de la sacoche, sans trop s’intĂ©resser encore Ă  son contenu. Il y avait diffĂ©rents appareils dĂ©jĂ  accrochĂ© Ă  la combinaison, dont un dosimĂštre servant Ă  mesurer le dĂ©bit de dose que le porteur recevait en Ă©tant exposĂ© Ă  une source de radiation. Etait-il passif ou actif, elle n’en savait fichtrement rien. MĂȘme les chaussures Ă©taient renforcĂ©es, ce qui Ă©tait logique. La semelle Ă©tait confortable, mais elle sentait que son pied allait devoir prendre sa place pour que la chaussure s’adapte Ă  elle. Elle tenait son casque d’une main, et les gants Ă©taient pliĂ©s Ă  l’intĂ©rieur de celui-ci. Les lunettes high tech Ă©taient posĂ©es sur son nez. Elle ne se faisait pas Ă  l’écran HUD qui trĂŽnait dans les verres. C’était
 dĂ©routant. Il y avait une barre de chargement avec marquĂ© dessus protocole de pratique novice » et un titre persistant qui signifiait aucune objectif actuel. Elle ne savait pas si elle devait les garder sur le nez, alors dans le doute
 MĂȘme si Ă  la rĂ©flexion, elle s’était dit que personne ne les portait quand elle Ă©tait passĂ©e voir sa nouvelle et chaleureuse Ă©quipe. Pedge technicienne de l’espace Ă©tait de sortie. Le dĂ©filĂ© de mode pouvait commencer. Lorsque le chef vit Pedge le rejoindre en tenue complĂšte, le casque sous le bras avec les gants dedans, les lunettes d’apprentissage sur le nez, il eut l’impression de se voir Ă  ses dĂ©buts, lorsque le DĂ©dale Ă©tait sorti de l’usine de montage. L’homme avait eu son expĂ©rience sur la base d’ancrage du PromĂ©thĂ©e mais ce croiseur-lĂ , SON croiseur, lui avait donnĂ© un feu d’enfer une ivresse d’apprentissage et d’exercice sans le fait qu’on s’économise en gagnant en expĂ©rience, le sergent avait reçu des recrues pleines d’entrain, un peu foufou, le genre Ă  se dire que les anciens ont perdu l’ardeur et qu’ils les remplaceront sans peine. C’était, quelque part, un peu touchant de voir chez les autres ce que l’on avait autrefois Gallen voyait arriver une Pedge qui s’était visiblement transformĂ©e en ce qu’il lui avait demandĂ© quelqu’un de motivĂ©, volontaire et Ă  bloc. Il ne pu s’empĂȘcher de rire en secouant la tĂȘte, dans un ton bien loin de toute moquerie, et qui tĂ©moignait surtout d’un attendrissement face Ă  l’aspect novice de la militaire. Peut-ĂȘtre comprenait-elle Ă©galement, puisqu’elle avait entraĂźnĂ© des troupes Ă©trangĂšres, en ayant vĂ©cu des expĂ©riences similaire de troupes inexpĂ©rimentĂ© prĂȘte Ă  faire un massacre. Des gars qui savaient pas encore se servir d’un fusil et pourtant prĂȘt Ă  tout visa le visage de Pedge de ses deux doigts, veillant Ă  ce qu’elle ne bouge pas, pour lui retirer les lunettes qu’elle avait sur le nez. Ca, Pedge, ce n’est pas pour tout de suite. Ne me les abime pas surtout, c’est un matĂ©riel d’expĂ©rimentation créé par tes collĂšgues d’Atlantis. C’est le seul exemplaire. Alors ils me pendront par les... »Le chef n’eut pas le temps de terminer la fin de sa phrase. Lui qui Ă©tait face Ă  Pedge en la pointant des lunettes alors refermĂ©es, dans un air parfaitement pĂ©dagogue, fĂ»t figĂ© dans le flash d’un appareil photo. Il tourna la tĂȘte pour voir Brad, derriĂšre son comptoir, qui remontait dĂ©jĂ  la roulette de l’appareil jetable. Il se contenta de hausser les Ă©paules toute en s’écriant Et bien quoi ?!? Faut bien qu’elle se ramĂšne des souvenirs ! »Et il envoya l’appareil photo dans les bras de Pedge malgrĂ© le fait qu’ils soient encombrĂ©s par le casque. Elle avait intĂ©rĂȘt Ă  avoir des rĂ©flexes. C’est mon petit cadeau perso, jeunette. C’est un nouvel univers que tu explores alors profite-en pour capturer les moments qui te plaisent. » Toujours trĂšs attentionnĂ© ce Brad. Allez, on va se dĂ©pĂȘcher. Les autres vont rĂąler de devoir nous attendre... » FĂźt Gallen en lui rendant les lunettes. Le rire de Tyrol accompagna le retour des vestiaires de Pedge. Celle-ci ne le prit pas pour de la moquerie, mais plutĂŽt comme de l’affection bienveillante d’un mentor sur un novice, et sans trop savoir pourquoi, cela l’agaça un peu. Elle ne savait pas si c’était de la pitiĂ©, de la compassion, ou bien tout simplement de la gentillesse, toujours est-il qu’elle dĂ©testait se sentir dans la peau d’une nĂ©ophyte. Et pourtant, c’était bien ce qu’elle Ă©tait et elle allait devoir faire avec. Il voyait surement en elle quelqu’un de motivĂ©e, qui en voulait, et qui avait les dents qui rayaient le parquet. En tant que formatrice, elle en avait vu des types gonflĂ©s Ă  bloc, prĂȘt Ă  tout casser, Ă  en dĂ©coudre, et ce n’était pas tout le temps les meilleurs mĂȘme si leur motivation, bien canalisĂ©e, se rĂ©vĂ©lait ĂȘtre un moteur de rĂ©ussite puissant. NĂ©anmoins, elle n’était pas lĂ  Ă  vouloir tout rĂ©volutionner, non, elle restait dans son rĂŽle de nouvelle, prĂȘte Ă  tout, mais sans le dire. Elle ferait ce qu’on lui dirait de faire, en bonne subordonnĂ©e qu’elle Ă©tait. Bref. Il lui retira les lunettes qu’elle avait mise sur son nez, en prenant soin de montrer son geste avant toute chose, fait qu’elle apprĂ©cia car elle Ă©tait typiquement capable de se reculer sa tĂȘte juste pour qu’il ne la touche pas. Pour le coup, elle le laissa faire, continuant de se faire guider dans cet univers qu’elle ne connaissait absolument pas. Il lui expliqua rapidement qu’elle Ă©tait la nature des lunettes, sans avoir vraiment le temps de poursuivre qu’ils furent illuminĂ©s briĂšvement par le crĂ©pitement d’un flash d’appareil photo. Le type derriĂšre le comptoir en tenait un et manifestement, il Ă©tait content de lui. Elle rĂ©ceptionna l’appareil jetable Ă  deux mains pour qu’il ne tombe pas, le plaquant sur son torse dans la rĂ©ception. Il aurait gueulĂ© rĂ©flexe ! » en le jetant que c’était pareil. Heureusement, le casque qu’elle tenait ne l’encombra pas pour la manƓuvre. Elle aurait dĂ©testĂ©, mais d’une force, montrer une maladresse d’entrĂ©e de jeu, mĂȘme si le lancer n’était pas fairplay. Merci Brad », fit Pedge en le prenant en photo pour ponctuer son propos, avant d’emboiter le pas du chef Tyrol pour repartir vers le dortoir. Elle apprĂ©hendait un peu de voir les rĂ©actions des autres maintenant qu’elle Ă©tait intĂ©grĂ©e, du moins par l’uniforme, dans le groupe. Groupe qu’elle ne devait pas diviser. En chemin, elle en profita pour poser une ou deux questions Ă  Gallen, histoire de ne pas rester sur sa faim. Et donc, ces lunettes servent Ă  quoi exactement ? A me guider en tant que novice dans les tĂąches techniques ? ». Cela la stressait un peu Ă  dire vrai. Elle n’avait aucune connaissance thĂ©orique sur le sujet, et elle n’aimait pas beaucoup ça. C’est ça... » RĂ©pondit Tyrol. Tes collĂšgues d’Atlantis ont acceptĂ© de rĂ©aliser ces lunettes qui intĂšgrent une intelligence artificielle. Celle-ci se comporte comme une surface d’analyse qui cible et souligne tes objectifs. »Il poursuivit son chemin tout en continuant son explication. Ces lunettes sont encore en l’état de test. Elles ont Ă©tĂ© conçues dans le cas oĂč les rĂ©parations devraient se faire par des membres d’équipages inexpĂ©rimentĂ©s. Elles ne remplaceront jamais notre expertise. Mais pour un dĂ©butant, c’est un atout incontestable... » Je vais essayer de ne pas les casser alors », dit-elle, n’étant pas certaine d’ĂȘtre Ă  la hauteur de la tĂąche. Elle espĂ©rait qu’elle ne ferait pas de connerie. Le pire serait de blesser un membre de l’équipe involontairement par son inexpĂ©rience
 Elle se garda bien de s’en ouvrir Ă  Tyrol, continuant sa marche silencieusement. Equipe soirIls retournĂšrent ensemble en direction du dortoir. Toute l’équipe s’était mise Ă  table et consommait une biĂšre en attendant le retour du binĂŽme. Ils riaient tout en discutant. Seul Peter restait Ă  son barbecue, il avait rĂ©chauffĂ© les viandes et les disposaient sur un plateau. Matty fĂ»t la premiĂšre Ă  voir revenir Pedge dans sa nouvelle tenue. Elle fĂźt un geste Ă  son voisin de tablĂ©e, Harry, pour qu’il lui passe la tĂ©lĂ©commande qui gĂ©rait le jukebox. Elle appuya sur plusieurs boutons, un air goguenard sur le visage, et les premiers pas de Pedge en direction de l’équipe fĂ»t accompagnĂ© par la musique de “Bad to the Bone de ZZ top”. Une vĂ©ritable terminator de la mĂ©canique qui se prĂ©sentait Ă  Ă©quipiers s’esclaffĂšrent tous en levant leurs biĂšres dans sa direction. Matty et Katleen lui avait reservĂ© une place entre elles deux et, avant qu’elle ne puisse s’installer, Gallen fĂźt baisser la musique pour faire une annonce. Bon, je sais que vous avez eu le temps de faire connaissance. Mais autant finir ça de maniĂšre officielle. Je vous prĂ©sente Pedge Allen, qui se porte volontaire pour nous aider durant deux semaines... »Les Ă©quipiers s’étaient regardĂ©s avec une Ă©tincelle dans les yeux. Ils s’étaient mis d’accord d’un simple regard et entonnĂšrent en choeur, avec des voix dignes d’enfants de maternelle, dans un son d’accueil gĂ©nĂ©ral BONJOUR PEDGEEEEEEEEEEC’était comme si une dizaine de gamins souhaitaient la bienvenue Ă  leur professeur le jour de la rentrĂ©e. Tyrol rĂ©pondit par un rire gĂȘnĂ© tout en leur demandant de se calmer. Dans le lot, seule Marta avait gardĂ© le silence. Elle maintenait un regard noir et hostile Ă  l’encontre de Pedge. Ne comprenant visiblement pas pourquoi elle Ă©tait si bien accueillie par le reste de l’équipe. Le fait que Franck avait participĂ© pour chambrer Tyrol lui avait Ă©galement dĂ©plu. Alors elle se contenta d’avaler une gorgĂ©e de sa biĂšre comme si elle faisait un signe de croix dans son dos. Le genre de signe qui dit “cours toujours, tu m’auras pas, moi.”Les deux filles invitĂšrent Pedge Ă  s’installer. Peter lui dĂ©posa une entrecĂŽte bien chaude dans l’assiette et lui annonça, toujours dans sa façon un peu bourrue, qu’il lui avait fait sa cuisson saignante. C’est que t’es sexy dans ta combi orange fluo ! Tu pourrais poser pour le calendrier du DĂ©dale ! » La taquina Katleen en lui passant une biĂšre. Elle lui fĂźt un clin d’oeil, comprenant trĂšs bien que ce n’était pas son genre, dĂ©jĂ , et que c’était une belle connerie Ă  ne pas complĂ©ta dans cet Ă©trange environnement d’amitiĂ© symbiotique Elle blague. Mais le pire, c’est que ça existe vraiment. Il y en a un tous les ans. » Un dĂ©lire de l’équipage qui se vend sous le manteau avec les points de ressources. » Intervint Donald, le joueur de carte, en se servant dans l’un des saladiers. Il Ă©tait en face de Pedge et s’attaquait Ă  une Ă©norme entrecĂŽte avec un amas de frites. Il lui tendit le saladier aprĂšs le refus de Kate. Les frites Ă©taient encore fumantes et dĂ©gageaient une odeur appĂ©tissante. Pas de visage, c’est la rĂšgle. Pour l’anonymat et la discrĂ©tion. Mais les femmes y sont si rares...je pensais au moins t’y voir Matty ! » Qui te dit que je n’y Ă©tais pas l’annĂ©e derniĂšre ? Si ça se trouve, je prends mon pied Ă  afficher mon sublime corps de rĂȘve sur un calendrier Ă  la con pour faire baver la moitiĂ© des mĂąles en rut du vaisseau. C’est ton rĂȘve, hein mon grand ? »Ils s’esclaffĂšrent. Moi je vois bien Marta, avec son air de viking effarouchĂ©e, quelques clĂ©s Ă  molette et du cambouis plein ses contours...hum...ce dĂ©lice... »La concernĂ©e l’ignora royalement en finissant sa biĂšre. Le sourire de Kate se mua en une expression gĂ©nĂ©e. Je t’ai connu plus drĂŽle... » C’est l’imposture qui me file la gerbe...Et puis merde, tiens. J’ai pas faim. » FĂźt Marta en repoussant son sous-entendu Ă©tait Ă  peine voilĂ© mais l’ambiance ne retomba mĂȘme pas. Il Ă©tait maintenant Ă©vident qu’elle se comportait ainsi depuis un certain temps et ses collĂšgues ne rĂ©pliquĂšrent pas, la laissant dans son air boudeur alors qu’ils discutaient ensemble. Au moins, la rĂšgle d’interdiction d’isolement de Gallen semblait ĂȘtre respectĂ©e par tous, y compris elle. Car elle ne quitta pas la table et se contenta d’observer. A un moment donnĂ©, elle participa mĂȘme Ă  la conversation, se radoucissant quelque peu, comme si elle Ă©tait venue elle-mĂȘme Ă  la conclusion que sa rĂ©action Ă©tait un petit moment, le groupe dina dans la joie et la fraternitĂ© tout en composant des sous groupes. Certains allaient de leurs petites histoires de rĂ©parations, d’autres racontaient d’anciennes anecdotes. Lipton et Franck prĂ©voyaient d’aller faire un saut le lendemain sur le pont douze pour assister Ă  un match trĂšs attendu. Marta et EugĂšne s’accordaient sur le dessin d’un avion biplan Ă  forger pour le cadeau d’anniversaire d’une amie sur politesse, Katleen et Matty n’avait pas envahie Pedge de questions, prĂ©fĂ©rant la laisser manger tranquillement. Mais Ă  leurs visages, on voyait bien qu’elles crevaient de curiositĂ© Ă  son Ă©gard. Car aprĂšs tout, ce n’était pas souvent qu’on tombait sur quelqu’un venu participer aux rĂ©parations durant la pĂ©riode la plus rude. Mais une question, surtout, les intĂ©ressaient davantage. Matty et Katleen ne se gĂ©nĂšrent pas en se dĂ©partageant mystĂ©rieusement Ă  “pierre-feuille-ciseau”. Kate perdit la partie et tira la tĂȘte en arriĂšre, maugrĂ©ant sa malchance, avant de tourner son visage vers Pedge. Bon. C’est Ă  moi de te demander alors...ta bague, c’est une alliance ou des fiançailles ? On est pas d’accord Ă  ce sujet et moi je soutiens que tu n’es pas mariĂ©e. Ca va venir ou je suis complĂštement nulle en dĂ©duction fĂ©minine ?!? » Comme toujours, et malgrĂ© la musique qui venait de changer pour accompagner son arrivĂ©e, Pedge resta impassible. Ce n’était pas Ă©vident pour elle d’ĂȘtre la derniĂšre arrivĂ©e, et elle dĂ©testait se taper l’affiche. Mais bon, il fallait bien passer par diffĂ©rents rituels pour s’intĂ©grer complĂštement dans une unitĂ©, et elle accepta tout cela avec philosophie, mĂȘme si elle ne fit rien pour coller au rĂŽle de madame muscle qu’on voulait lui donner. Tyrol officialisa sa prĂ©sentation en la prĂ©sentant Ă  l’équipe. L’ambiance Ă©tait dĂ©jĂ  plus chaleureuse qu’à son arrivĂ©e, plus conviviale, et les choses passaient dans l’ordre. Toute Ă  l’heure, elle avait un peu Ă©tĂ© jetĂ©e dans la fosse aux lions avec un peignoir de soie et un peigne Ă  cheveux comme seule arme. Elle inclina modestement la tĂȘte quand ils firent un bonjour » gĂ©nĂ©ral digne d’une section de maternelle. Cela l’amusa quelque peu. Elle Ă©tait capable de rĂ©pondre quelque chose comme bonjour les enfants », mais elle se retint, de peur que la chienne agressive de la meute ne montre les crocs en le prenant mal. Pourtant, ça n’aurait Ă©tĂ© qu’une rĂ©ponse qui suivait le thĂšme de ce qu’ils lui donnaient comme accueil actuellement. Cette derniĂšre Ă©tait d’ailleurs en train de la fusiller du regard, mais cela ne dĂ©stabilisa pas du tout la texane qui savait Ă  quoi s’attendre dĂ©sormais. Son regard passa sur elle, comme sur tous les autres, sans vraiment s’arrĂȘter. Elle faisait partie du dĂ©cor de la piĂšce, de la vie commune de l’unitĂ©, et elle ferait avec. L’idĂ©e mĂȘme de prendre une photo maintenant lui passa au-dessus de la tĂȘte. Pourtant, cela aurait fait un souvenir sympa. Elle alla prendre place entre les deux meilleures amies, lesquelles lui avait laissĂ© un petit bout de banc pour se faufiler. L’entrecĂŽte saignante arriva Ă  ce moment-lĂ , et elle mit l’eau Ă  la bouche de la jeune femme. Une piĂšce de viande cuite au barbecue. Le pied total. Et le gars s’y connaissait en cuisson. Elle aurait dĂ©testĂ© manger une semelle. L’idĂ©e mĂȘme du calendrier n’était pas Ă©tonnante en soi. Il y avait toujours ce genre de chose qui circulait dans les armĂ©es. Enfin
 Bien souvent, c’était des calendriers tout fait, style Pirelli », avec des bombes atomiques qui irradiaient le cul avec leur seins et leurs derriĂšres galbĂ©s et bien retouchĂ©s outrageusement. Pedge n’était pas contre ce genre de pratique. Elle ne voyait pas de mal Ă  admirer un corps bien fait, et si cela permettait Ă  certain mec ou Ă  certaine femme de se faire du bien en pensant Ă  ces mannequins
 Il n’y avait pas mort d’homme. D’ailleurs, vue la rĂ©action de Marta, Pedge en vint Ă  se dire qu’elle devrait se mettre les doigts dans la culotte de temps en temps pour faire moins mal baisĂ©e. Tout comme les autres, elle l’ignora, prĂ©fĂ©rant ne pas rentrer dans son jeu. Elle cherchait simplement le conflit pour exploser, et elle n’avait pas envie d’ĂȘtre le dĂ©clencheur, dĂ©jĂ  qu’elle Ă©tait le catalyseur de son humeur exĂ©crable. Bien malgrĂ© elle. Je ne prends que le mois de juillet ou d'aoĂ»t », finit-elle par ajouter dans la discussion sur le calendrier. Ces deux mois Ă©taient connus pour accueillir que les plus beaux clichĂ©s. Bien entendu, elle blaguait, entrant dans la conversation comme elle le pouvait. Jamais elle n’irait s’afficher sur ce genre de support, cela serait assez nĂ©faste pour sa carriĂšre, selon elle, et puis, elle n’était pas exhibitionniste. Elle avait dĂ©jĂ  suffisamment de dĂ©faut comme ça sur le plan sexuel pour en ajouter davantage. Les frites Ă©taient bonnes, la viande aussi, et il n’y avait pas meilleure façon pour accueillir un texan chez soi. Pedge se rĂ©galait. Elle apprĂ©ciait aussi qu’on ne lui posait pas trop de question. Elle prenait ses marques, sans trop parler, comme Ă  son habitude. NĂ©anmoins, elle avait une oreille qui trainait et elle n’hĂ©sitait pas Ă  rĂ©pondre ou participer si on la sollicitait, quand elle n’écoutait pas les anecdotes et autres histoires intĂ©ressantes. Tout Ă©tait nouveau pour elle. Un autre monde commençait Ă  s’étaler devant ses pieds. Et c’était grisant, elle devait bien le reconnaĂźtre. Son humeur augmentait de façon positive. La militaire observait le petit jeu des deux filles, Ă©tant donnĂ© qu’elle Ă©tait calĂ©e entre ces deux-lĂ . Elle ne comprit pas tout de suite qu’elles essayaient de dĂ©terminer laquelle des deux allait lui poser une question plutĂŽt personnelle. Question qui tomba sur sa bague. Machinalement, Pedge la caressa du bout des doigts. Isia avait dĂ» rĂ©pondre Ă  son mail d’ailleurs
 Ni l’un ni l’autre. » Elle savait qu’elles ne se satisferaient pas de cette rĂ©ponse, aussi expliqua-t-elle un peu. C’est une amie qui me l’a offerte suite Ă  un pari. Nous avions passĂ© la soirĂ©e de la saint Valentin ensemble, et c’était pour simuler un couple que nous ne sommes pas vraiment. » Et pourtant, elle l’affichait et la gardait, comme un lien d’appartenance Ă  la chirurgienne. Elle la fit tourner distraitement entre ses doigts. C’était un peu la seule chose qui la rattachait Ă  Atlantis dĂ©sormais. Elle espĂ©rait avoir comblĂ© leur curiositĂ©, nĂ©anmoins elle s’attendait Ă  quelques rĂ©actions. Elle comprenait que c’était atypique comme cadeau », surtout quand il Ă©tait portĂ©. Equipe soirLes Ăąmes soeurs parurent déçues l’espace d’un s’attendaient Ă  une histoire beaucoup plus palpitante, comme un dĂ©claration d’amour enflammĂ©e au beau milieu de la citĂ©, avec une demande en mariage et une romance bien ficelĂ©e. Mais non. Un cadeau ? Cadeau qui se plaçait Ă  l’annulaire et qu’elle ne retirait pas ? Pire encore, Pedge jouait avec en expliquant une mise en scĂšne plutĂŽt Ă©trange. Les deux jeunes femmes se penchĂšrent en arriĂšre pour s’échanger un regard en ayant eu exactement la mĂȘme pensĂ©e. C’était plutĂŽt original et trĂšs romantique comme façon de faire “On est pas ensemble hein, c’est une blague, juste un dĂ©lire...mais on garde la bague au doigt...et du coup...ben on est ensemble
”Matty et Katleen riĂšrent de bon coeur face Ă  la mĂȘme dĂ©duction. C’était plutĂŽt mignon et attendrissant comme situation. Pour elles, c’est comme si Pedge se trouvait une excuse pour ne pas assumer directement, envers elle-mĂȘme et les craintes qu’elle pourrait avoir, son attirance pour son Ă©lue. Elles rĂ©pondirent Ă  sa confidence en entrant dans son jeu. C’est gĂ©nial comme relation, je trouve. » Fit Matty en lui donnant un petit coup d’épaule complice. La simulation a dĂ» te plaire... » Elle est jolie ta “fausse” petite amie ? Tu as une photo Ă  nous montrer ? » Ce n’est qu’un jeu entre deux personnes adultes, ce n’est pas ma petite amie, fausse ou non. », rĂ©pondit Pedge du tac au tac, mĂȘme si elle se sentait gĂȘnĂ©e sur le moment, surtout que les deux filles ne semblaient pas dupes. Mais la texane faisait tout pour le dissimuler, d’ailleurs, elle rangea ses mains sous la table. Oui elle est jolie mais je n’ai pas de photo Ă  vous montrer. ». Ce qui n’était pas faux. Elle comprenait que les deux filles se gargarisent de sa rĂ©ponse un peu bancale, qui ne demandait qu’à poser des questions supplĂ©mentaires. Elle est libre de faire ce qu’elle veut et moi aussi. VoilĂ  tout. », finit-elle par ajouter, se sentant obligĂ©e d’apporter des prĂ©cisions, mal Ă  l’aise. Elle ne s’était pas fermĂ©e, assumant parfaitement de papillonner comme elle le voulait. Elle sentait qu’elle allait avoir le droit Ă  d’autres questions, et c’était de bonne guerre. VoilĂ  tout... » RĂ©pĂ©ta ironiquement lui fĂźt un clin d’oeil avant d’ajouter J’ai bien l’impression que ton histoire n’est pas aussi banale que tu le prĂ©tends.» Ouais, tu minimises un max, Pedge. T’es grillĂ©e... » Et pas de photo ? Dommage. Tu verras pas celle de mes enfants... » Fit-elle en feignant une gros chantage plutĂŽt bancal. La concernĂ©e haussa des Ă©paules, ne sachant pas trop quoi rĂ©pondre qu’une attitude parfaitement innocente. Kate et Matty n’étaient pas moqueuses. Elles trouvaient ça trĂšs original et le malaise de leur nouvelle amie les amena Ă  ne pas poser plus de questions. Matty avait simplement glissĂ© Ă  l’oreille Pedge, comme en guise de conclusion Tu n’es pas sauvĂ©e, Pedge. On en reparlera forcĂ©ment ! » Quand vous voulez les filles, je n’ai rien Ă  cacher », fit-elle avec un clin d’oeil. Le malaise passait tranquillement. Cela ne tenait pas vraiment Ă  leur question, mais plutĂŽt Ă  celle que les interrogations des deux amies suscitaient en son for intĂ©rieur. Au final, elle Ă©tait bien en peine de dĂ©finir la relation qu’elle entretenait avec la doctoresse, et elle se rendait compte qu’elle ne souhaitait pas forcĂ©ment savoir pourquoi elle s’attachait Ă  repas touchait Ă  sa fin. Le comportement de Marta s’était dĂ©gradĂ© tout au long du repas malgrĂ© ses diffĂ©rentes conversations. Son regard nerveux et colĂ©rique se posait souvent sur Pedge sans qu’elle ne prononce le moindre mot. Le chef semblait s’en ĂȘtre rendu compte mais il n’était pas intervenu tout de suite. Il savait pourtant que sa technicienne Ă©tait une vraie bombe Ă  retardement. Assis en bout de table comme un patriarche, occupant un siĂšge apparement incontestĂ©, Gallen Tyrol prĂ©parait les affectations pour la vague de rĂ©paration suivante. MalgrĂ© l’environnement joyeux et bon enfant, une pression de plomb s’était soudainement abattu sur tout le monde. Gallen se racla la gorge et prit la parole. Il se leva en posant son casque au milieu de tous en s’exclamant Allez les enfants, toutes les bonnes choses ont une fin. C’est l’heure... »Tous les hommes dĂ©montĂšrent tranquillement la seconde plaque de leurs dog tag sans broncher celle que l’on retirait Ă  la mort d’un soldat. La lenteur de leur geste et le silence gĂȘnant tĂ©moignait d’une anxiĂ©tĂ© trĂšs intense mais que tous dissimulaient. Quelque chose qui Ă©tait loin d’ĂȘtre exagĂ©rĂ© et que Pedge ignorait totalement les concernant. C’était comme s’ils Ă©taient soudainement devenus des soldats condamnĂ©s Ă  mener une attaque impossible. La mĂȘme tension tirait leurs traits. Les uns aprĂšs les autres, ils placĂšrent leur plaque dans le casque de protection de Tyrol. Chaque choc de plaque produisait un son mĂ©tallique qui ressemblait Ă©trangement Ă  des piĂšces de monnaies tombant dans une donna une tape sur l’épaule de Pedge et secoua nĂ©gativement la tĂȘte. Non, toi, tu gardes tes plaques. »Cette phrase dĂ©clencha soudainement la colĂšre de Marta. Comme si c’était l’étincelle attendue dans la poudriĂšre nationale. Le cataclysme du siĂšcle Ă©tait en dĂ©veloppa sans se rendre compte de ce qu’il se tramait Ca va te paraĂźtre trĂšs glauque mais gĂ©nĂ©ralement, quand on perd quelqu’un au boulot, on ne retrouve plus grand chose de lui. » Faire des rĂ©parations sur des dommages et des avaries d’une telle envergure nous exposent Ă  tout un tas de risques. On intervient sur des secteurs qui sont loin d’ĂȘtre sĂ»rs. Et si on le fait pas, c’est le reste de l’équipage qui est menacĂ©. Alors on se choisit par le hasard, c’est un peu devenu notre tradition. » ComplĂ©ta Lip en dĂ©posant sa plaque. Marta l’imita rapidement. Au passage, elle ajouta dans son Ă©ternelle provocation et en contredisant totalement les propos de Kate Ouais. Moi j’attends de voir si notre starlette Ă  les couilles de nous suivre face au danger. Vu que certains tirĂ©s au sort partiront faire la “valse”...tu n’as qu’à poser ta plaque avec les nĂŽtres, Pedge. » Son regard noir et irritant la dĂ©fiait clairement. AprĂšs tout, t’es une bĂ©ret vert en plus d’une sardine. C’est bien comme ça que tu te baladais en allant voir le vieux non ? Les gens dans ton genre, ça pisse toujours plus loin que les autres et ça porte le melon. Alors tu vas nous le prouver... »Le chef intervint rapidement d’un air sĂ©vĂšre Ta gueule, Marta. Tu vas te calmer et la mettre en sourdine tout de suite. Je te rappelle que c’est une volontaire, elle ne sera pas affectĂ©e sur les zones Ă  risques. » Ouais » RĂ©pondit-elle, mauvaise. C’est bien ce que je pensais. Brillante idĂ©e de nous foutre ce boulet dans les pattes, chef. Pile quand on doit passer notre temps Ă  risquer notre peau. SacrĂ© renfort qu’on a lĂ . Perdre Mac, ça suffisait pas ? Il en faut un autre ? » Soldat, vous dĂ©passez les bornes ! »Gallen Ă©tait devenu le gradĂ© et avait quittĂ© toute notion d’humanitĂ© chaleureuse. Quelques collĂšgues tentĂšrent d’intervenir mais en vain. Tout ça Ă©tait montĂ© si vite et d’un rien qu’une bonne moitiĂ© de l’équipe se contentait d’observer, complĂštement surpris, la scĂšne qui se dĂ©roulait devant eux. Leur voix s’étaient tues contre la montĂ©e progressive de la tension entre Gallen et Marta. Elle s’était levĂ©e, les mains Ă  plat sur la table, et dĂ©clarait d’une voix vibrante de colĂšre et loin de toute objectivitĂ© C’est parfait, chef. PARFAIT ! Cette connasse n’a qu’à aller se branler dans les draps de Mac, se taper son rata et se foutre les pieds sous la table en nous attendant. Pendant qu’on court les risques. »Elle explosa de colĂšre en fixant l’assemblĂ©e. Mais continuez Ă  la couvrir de vos sourires. Avec vos petits rires, vos bisous et vos caresses. Tas de fayots ! »Un silence total venait de recouvrir le dortoir. Ils Ă©taient tous atterrĂ©s. Marta en pleurait de rage. On aurait cru que Pedge avait Ă©tĂ© l’élĂ©ment dĂ©clencheur, qu’elle disait tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Et qu’elle seule n’avait pas su tenir. AprĂšs tout, si on crĂšve comme des cons, on sera vite oubliĂ©. En mĂȘme pas un mois, comme Mac. C’est bien ce qu’il faut en dĂ©duire non ? » Suivez-moi soldat, j’ai deux mots Ă  vous dire ! »Gallen Ă©tait rouge de colĂšre. Il l’embarqua avec lui jusqu’au couloir en laissant le reste de l’équipe dans une ambiance complĂštement dĂ©faite. La plupart tentĂšrent de retourner Ă  leur occupations ou discussions mais ce fĂ»t en vain. Elle va vraiment si mal ? » Hasarda acquiesça lentement en fixant le reste de l’équipe. Elle m’a dit qu’elle le voyait partout...elle n’arrive pas Ă  se le sortir de la tĂȘte. »Peter machouilla son cigare puis soupira dans un grognement de son cĂŽtĂ©, Matty fĂźt un coup d’épaule Ă  Pedge en murmurant HĂ©, dĂ©solĂ© pour ce qu’elle t’a dit. Je voudrais que tu oublies ses conneries, c’est la haine qui parle. Elle est invivable depuis quelques temps. Et pour nous tous... »Tyrol revint un instant plus tard. Il semblait plus calme et Marta ne le suivait pas. Il l’avait surement envoyĂ© en cellule pour lui apprendre le respect. Mais le problĂšme Ă©tait beaucoup plus profond et difficile Ă  chef rĂ©cupĂ©ra le casque puis le tendit Ă  Pedge. On continue. Pedge, c’est Ă  toi. Une main innocente pour faire le tir au sort. »Il insista particuliĂšrement sur le mot “innocente”.C’était sa façon Ă  lui de s’excuser pour l’attaque dont elle venait clairement de faire l’objet. Une ambiance de plomb tomba soudainement sur le groupe quand Gallen sonna la fin des rĂ©jouissances. Ils dĂ©firent tous leur plaque d’identification, et forcĂ©ment, pour coller au corps du groupe, la texane commença Ă  en faire de mĂȘme, un peu curieuse de savoir pourquoi ils faisaient cela, quand Katleen l’en empĂȘcha. L’explication vint de sa comparse. Pedge n’était pas super ravie de se voir mettre de cĂŽtĂ© et protĂ©gĂ©e de la sorte, mais elle s’était promise de ne pas faire de vague, aussi prĂ©fĂ©ra-t-elle la fermer
 Pour le moment. Elle comprenait nĂ©anmoins qu’ils fassent cela. C’était glauque, mais rĂ©aliste, et Pedge Ă©tait seulement en train de prendre conscience de la rĂ©alitĂ© dangereuse que cĂŽtoyait ces techniciens, surtout aprĂšs le complĂ©ment de Lip. Elle n’avait pas Marta dans son champ de vision, sinon elle aurait certainement vue que la blonde s’apprĂȘtait Ă  entrer en Ă©ruption. Elle commençait Ă  la gonfler d’ĂȘtre la cible facile de son aigreur. Mais sĂ©rieusement. Et aprĂšs on venait lui parler de symbiose d’équipe, comme quoi elle ne devait pas foutre le bordel et tout ça. Sa simple prĂ©sence Ă©tait une erreur, alors que pouvait-elle y faire ? La texane se ferma et, plus par crainte de faire la conne, elle alla chercher du regard un Ă©lĂ©ment du dĂ©cor intĂ©ressant pour ne pas la regarder. Elle commençait vraiment Ă  la saouler. Sa journĂ©e avait Ă©tĂ© Ă©prouvante, elle Ă©tait loin de son milieu naturel, loin de son affectation de base, elle se retrouvait dans un vaisseau qu’elle ne connaissait que pour l’avoir empruntĂ© quelques fois, et elle portait sur son dos le poids de la culpabilitĂ© des morts de son Ă©quipage dans un engagement inĂ©gal face Ă  trois croiseurs Wraiths. Et maintenant cette pouffiasse lui collait une tartine Ă  la moindre occasion. L’officier prĂ©fĂ©ra intervenir. Pedge ne savait pas si elle Ă©tait frustrĂ©e de cette intervention ou si elle Ă©tait soulagĂ©e, mais cela ne calma pas vraiment Marta qui remit une couche, provoquant l’ire de Tyrol qui avait perdu toute bienveillance Ă  son Ă©gard. Avec toute la volontĂ© du monde, Pedge encaissa la nouvelle charge agressive de Marta, qui dĂ©versait sa haine sur elle comme un adolescent le faisait sur un mouchoir. Elle regardait un point dans l’espace, en attendant que ça passe. Gallen avait pris les devants, et elle ne pouvait pas le supplanter. Mais elle avait une furieuse envie de se barrer, et bien malgrĂ© elle, elle se crispa, la mĂąchoire verrouillĂ©e. En fait, elle avait surement raison, la Marta. Elle n’était qu’une usurpatrice. Non seulement elle Ă©tait responsable des avaries et des morts, mais en plus de ça, elle venait dans une Ă©quipe de technicien prendre la place d’un mort qu’elle avait tuĂ© indirectement. Elle n’écoutait plus vraiment ce qui se passait dans le dortoir. Ses oreilles sifflaient. Elle en voulait Ă  Caldwell. Au final, elle avait demandĂ© Ă  dĂ©missionner et Ă  ĂȘtre jugĂ©, et il avait refusĂ© la premiĂšre demande. Par contre lĂ , il satisfaisait la seconde. Il l’avait placĂ© dans une Ă©quipe lĂ©sĂ©e par ses actions sur la Magna, par son bavardage Ă  cette reine, et elle prenait en pleine face toute sa culpabilitĂ©. C’était parfait. Absolument parfait. Pedge Ă©tait plus seule que jamais, et sa tourmente ne faisait que commencer. Elle avait pris la dĂ©cision d’ĂȘtre transparente, et aprĂšs l’évĂšnement Marta, il aurait certainement Ă©tĂ© plus sage de la fermer, mais au point oĂč elle en Ă©tait
 Elle laissait les membres de l’équipe, qui n’était, au final, pas la sienne, divaguer sur le sujet maintenant que Marta Ă©tait partie en compagnie de Tyrol. Pedge restait mutique, et elle n’eut aucune espĂšce de rĂ©action quand Matty tenta de rattraper le coup. La goutte d’eau vint de Tyrol et de sa putain de main innocente. Un violent tremblement la parcouru, tandis qu’une peur sauvage s’emparait de ses tripes. Elle devait leur dire, et, elle devait bien se l’avouer, elle avait les pĂ©toches. Elle se condamnait volontairement, en se jetant en pĂąture aux lions en affirmant haut et fort qu’elle Ă©tait une gazelle. Marta Ă  raison. Je ne mĂ©rite pas d’ĂȘtre ici. », commença Pedge sombrement, n’esquissant pas un mouvement pour saisir une plaque. Elle ne savait pas trop comment tourner la chose, et aprĂšs une inspiration lente par le nez, elle prĂ©senta les choses comme elles lui venaient dans la tĂȘte L’embuscade Wraith contre le DĂ©dale n’était pas un hasard. » Comme toujours lorsqu’il s’agit d’embuscade. Elle gardait une mine rĂ©solument neutre. Ils ont eu des informations, et c’est moi qui les leur ai donnĂ©es. Je suis responsable directement des morts et des avaries. » Elle baissa les yeux, provoquant l’échappĂ©e de sa mĂšche de cheveux qui vint se placer devant son visage. Elle la remonta derriĂšre son oreille un peu nerveusement. En fait, elle Ă©tait Ă  deux doigts de perdre toute contenance. Elle ajouta nĂ©anmoins, faisant preuve d’une maĂźtrise et d’un sang-froid exceptionnel. Ce matin, la sardine que je suis, est allĂ©e dĂ©missionner. Le colonel Caldwell a refusĂ© ma dĂ©mission et m’a envoyĂ© ici. Je voulais ĂȘtre jugĂ©e par un tribunal militaire, et maintenant je comprends que ça ne devait pas lui suffire. Donc j’accepte que ce soit ses propres hommes, sa famille, qui me juge. » Le silence Ă©tait pesant, et dĂ©sormais, Pedge attendait les rĂ©actions. Elle ne pouvait faire que ça. Elle ne pouvait pas se lever et s’en aller. Ce serait une insulte de plus Ă  l’ensemble de ces hommes et femmes. Non, elle devait faire face, accepter son chĂątiment. Il n’y avait rien de plus terrible que de se faire juger par ses pairs dans l’armĂ©e. Pas par les pontes qui pouvaient se trouver dans un tribunal militaire, non, par ceux qui faisaient le sel d’une armĂ©e, son corps, son Ăąme, sa vie. Les gars du rangs quoi. Permission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forum DĂ©veloppeur Collection - Jersey Luxe H/F Mode, Français, Anglais Description du poste PrĂ©sentation d'entrepriseL'agence Depech'Mode Paris est spĂ©cialisĂ©e dans les mĂ©tiers de la crĂ©ation et du design ainsi que dans la production et dĂ©veloppementNotre enjeu est de vous garantir des rĂ©ponses sur mesure et de vous soutenir dans vos recherches de postes en intĂ©rim, CDD, CDI. Nos engagements EfficacitĂ©, rĂ©activitĂ©, qualitĂ© et c'est avant tout une Ă©quipe dynamique, sĂ©rieuse, humaine avec l'Ă©nergie au service du chic et du glamour."Construisez vos projets en silence la rĂ©ussite se chargera du bruit". Depech'Mode Paris Description du poste* Suivi de sa catĂ©gorie dans le plan de collection cadrĂ© par le merchandising ; * Suivi du budget de collection pour sa catĂ©gorie ; * Relation avec les fabricants en phase de collection ; * Gestion et saisie de la nomenclature de collection dans le PLM ; * Costing en lien avec le Target Price ; * Dossier technique de collection ; * Lancement prototypes ; * Suivi et rĂ©ception prototypes ; * Participation essayages de collection en lien avec les modĂ©listes ; * Passation lors de la rĂ©union technique. Profil recherchĂ©Vous detentez une forte culture mode et connaissance du jersey et du coupĂ© cousuDiplĂŽme Stylisme de Mode, DSA design de mode ou diplĂŽme d'une Ă©cole spĂ©cialisĂ©e, avec une expĂ©rience de 2 Ă  5 ans minimum sur un mĂȘme type de posteConnaissance SAP/PLM, maĂźtrise d'ExcelAisance relationnelle, force de proposition, bonne gestion des prioritĂ©s, respect du timingAnglais courant Origine Site web de l'entreprise PubliĂ© 24 AoĂ» 2022 Langues Français, Anglais

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